L’étude européenne HESE (Health Effect of School Environment, 1) avait pour objectif d’évaluer la qualité de l’air à l’intérieur des écoles dans des villes de cinq pays européens (Suède, Norvège, Danemark, France et Italie). 21 écoles soit 46 classes ont été incluses dans l’étude. Pour la France, il s’agissait de quatre écoles basées à Reims. L’évaluation de la qualité de l’air a porté sur les mesures de polluants tels que le toluène, les composés organiques volatils, les acariens et les moisissures. Le toluène est contenu dans les solvants de certaines peintures. Les 628 enfants recrutés (âge moyen 10 ans) ainsi que les parents ont répondu à un questionnaire concernant leur état de santé. Les symptômes respiratoires étudiés étaient la toux sèche et l’existence de sifflements au cours des douze derniers mois. Un sous-échantillon de cinq enfants par classe a participé à un examen plus approfondi, avec mesure de la fonction respiratoire et réalisation de tests cutanés.
Les résultats montrent des taux de toluène relativement bas : la concentration moyenne est de 4,57 µg/m3, significativement plus élevée en France (12,12 µg/m3) que dans les autres pays européens : de 2,82 en Suède à 5,09 µg/m3 en Italie. Les taux de présence de toux sèche la nuit et de sifflements s’élevaient respectivement à 35 % en moyenne (de 17 % en Suède à 48 % en Italie) et à 13 % (10 % dans les pays nordiques et 18 % en France). Après ajustement sur le sexe, l’âge, la présence d’asthme, le tabagisme passif à la maison, les autres polluants (CO2…), le toluène apparaît être associé à un plus haut risque de toux sèche (OR = 4,37; IC 95 % [2,19-8,75]) et de sifflements (OR = 3,24; IC 95 % [1,25-8,45]). Cette association se retrouve même à des taux très bas, après exclusion des données françaises.
L’exposition aux PCB persiste.
Une autre étude australienne a montré les liens qui existaient entre l’exposition aux polychlorobiphényles (PCB) et le risque d’asthme (2). Utilisés largement entre 1930 et 1970 dans l’équipement électrique, les lubrifiants et les additifs pour peinture, avant d’être interdits en raison de leur toxicité écologique et animale, ils subsistent cependant dans l’environnement, en particulier dans les déchetteries sauvages. Ils pourraient être véhiculés dans l’air et l’eau. Ces composés lipophiles s’accumulent dans les graisses et sont faiblement métabolisés, avec une demi-vie dans l’organisme d’environ 10 ans.
Hormis l’inhalation dans les sites contaminés, l’intoxication aux PCB pourrait être expliquée par la transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou via la consommation d’aliments contaminés.
Les chercheurs de l’Université du Queensland ont mesuré, chez 240 enfants et adolescents, les concentrations plasmatiques des PCB et de trois pesticides : l’hexachlorobenzène (HCB), le DDE (le principal métabolite du DDT) et le Mirex. Des sifflements ont été rapportés chez 63 enfants (26,3 %), et 96 (40 %) étaient atopiques. Les enfants dont les taux de PCB étaient plus élevés avaient un risque d’asthme majoré de 61 %. Il semble que l’association soit plus forte chez les enfants sans antécédent d’atopie. L’association avec le risque d’asthme a également été observée avec l’hexachlorobenzène, mais pas avec les autres pesticides.
(1) Simoni M et al. Oral presentation n°1370. ERS 2012
(2) Sly PD et al. Poster n°1091 ERS 2012
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