Le LEEM propose aux candidats à l'Élysée un pacte pour un accès aux meilleurs soins

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Publié le 12/12/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

Les Entreprises du médicament (LEEM) publient ce lundi une plateforme politique très complète, qui vise à mettre la santé au cœur de la campagne électorale. Ce « pacte de mandature » sera détaillé lors de la 2e édition de « Pharmacité », le 13 décembre prochain, qui aura pour thème central cette année « Présidentielle 2017 : la santé candidate ! ».

Échaudé par plusieurs années de lois de financement de la sécurité sociale (LFSS) « en contradiction avec les engagements conventionnels pris par les pouvoirs publics lors de la signature de l'accord-cadre », le syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique plaide, pour la période 2017-2022, pour une France « aux avant-postes du progrès en santé ». Dans le programme qu'il rend public, il fixe trois priorités aux candidats à l'Élysée : garantir un accès aux meilleurs soins, restaurer l'attractivité industrielle de la France, et redonner au modèle français efficacité et cohérence.

Moderniser l'évaluation des produits de santé

La recherche connaît aujourd'hui de profonds bouleversements, avec notamment une accélération de l'innovation, le basculement du médicament chimique vers le médicament biologique, et le passage d'un modèle où l'industrie fournissait un médicament à celui où elle propose une offre globale de services (traitements personnalisés, aide à l'observance, etc.). Autant de changements qui impactent l'offre de soins, argumente le LEEM, et qui nécessitent une révision des procédures en vigueur. L'organisation milite donc pour une simplification des procédures en amont de la recherche clinique, pour une obtention plus rapide des ATU (autorisations temporaires d'utilisation) et des RTU (recommandations temporaires d'utilisation) et pour le développement de nouveaux mécanismes d'accès alternatifs, lorsque ces dispositifs d'ATU et de RTU ne peuvent pas être mis en œuvre. Le LEEM souhaite aussi moderniser l'évaluation des produits de santé par un suivi post-AMM généralisé et par une plus large utilisation des données de santé.

L'attractivité industrielle est en déclin, du fait d'une production hexagonale trop axée sur des produits matures au détriment de produits biologiques majoritairement produits ailleurs, poursuit le LEEM. La solution passe, selon l'organisation, par un renforcement de nos performances industrielles afin de favoriser une mutation vers la production de médicaments issus des biotechs. Le LEEM veut aussi améliorer l'attractivité française en matière d'investissements en alignant le taux d'évolution des dépenses de médicaments sur celui des dépenses de santé, et en alignant la fiscalité hexagonale du médicament sur la moyenne européenne.

Passer du punitif à l'incitatif

Enfin, au chapitre de la cohérence du modèle français, le syndicat patronal milite pour un changement de braquet de la politique de régulation, qu'il veut faire passer d'une logique punitive à une logique incitative. À ce sujet, le LEEM enfourche à nouveau un de ses dadas, appelant à une loi-cadre pluriannuelle qui mettrait l'industrie à l'abri des « mesures opportunistes » des PLFSS annuels.

« L'industrie pharmaceutique a vaincu l'hépatite C, a rappelé en conclusion Patrick Errard, et elle a transformé le pronostic du mélanome, du cancer bronchique et du cancer du pancréas. L'innovation bouleverse structurellement la donne. » Pour le patron du LEEM, « il n'y aura pas d'avenir hexagonal de santé sans vision programmatique sur cinq ans, ni sans remise à plat du financement de l'innovation ».


Source : lequotidiendumedecin.fr