« À la suite d’un examen approfondi des preuves apportées par des études menées tant chez l’animal que chez l’homme, les experts ont exclu le risque potentiel que l’aspartame provoque des dommages aux gènes ou induise le cancer », déclare aujourd’hui l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Les experts ont également conclu que l’aspartame n’entraînait pas de dommage pour le cerveau et le système nerveux et qu’il n’affectait pas le comportement ou le fonctionnement cognitif chez les enfants et les adultes. « En ce qui concerne la grossesse, le groupe scientifique a noté qu’il n’existait pas de risque pour le développement du fœtus suite à une exposition à la phénylalanine dérivée de l’aspartame à la DJA actuelle (sauf chez les femmes souffrant de phénylcétonurie) », poursuit l’autorité européenne.
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Ces conclusions qui devaient être publiées au mois de mai dernier font suite à la consultation publique organisée du 9 janvier au 15 février 2013.
Plus de 200 commentaires ont été recueillis dont tient compte l’avis publié ce mardi.
L’EFSA a aussi organisé une audition avec les parties intéressées pour discuter du projet d’avis et des contributions reçues lors de la consultation publique en ligne. Deux études publiées après la clôture de la consultation – l’une provenant de l’Agence américaine de protection de l’environnement et l’autre par Gift et al. – ont également été examinées et ne sont pas de nature à modifier les conclusions de l’EFSA.
« Cet avis représente l’une des évaluations les plus exhaustives des risques associés à l’aspartame jamais entreprise. C’est un pas en avant qui permettra de renforcer la confiance des consommateurs à l’égard des fondements scientifiques qui étayent le système de sécurité des aliments de l’UE et la réglementation des additifs alimentaires », a déclaré le Dr Alicja Mortensen, présidente du groupe scientifique de l’EFSA sur les additifs alimentaires et les sources de nutriments ajoutés aux aliments (groupe ANS).
À l’issue de l’analyse, les experts estiment donc que la dose journalière acceptable (DJA) actuelle de 40 mg/kg de poids corporel/jour constituait une protection adéquate pour la population générale. Ils précisent toutefois que cette DJA n’est pas applicable chez les patients souffrant de phénylcétonurie, ceux-ci devant observer un régime strict faible en phénylalanine.
Dose journalière inchangée
« Un garçon de 20 kg peut boire un litre et demi de soda édulcoré par jour en restant sous ce seuil », a indiqué lors d’une conférence de presse un des vice-présidents du comité d’experts, Claude Lambré. Par contre « consommer journellement six cannettes et dix yaourts » sucrés à l’aspartame « ne rentre pas dans le cadre d’un régime raisonnable », a-t-il souligné.
L’EFSA indique que les produits de la dégradation de l’aspartame (phénylalanine, méthanol et acide aspartique) sont naturellement présents dans d’autres aliments (le méthanol, par exemple, se retrouve dans des fruits et des légumes). Ces produits peuvent être toxiques mais à fortes doses. La phénylalanine est en effet connue pour être toxique à des niveaux élevés de consommation, en particulier pour le développement du fœtus chez les femmes souffrant de phénylcétonurie.
Le méthanol devient toxique lorsque l’exposition est extrêmement élevée. L’acide aspartique est un acide aminé présent dans des protéines. Le corps peut convertir l’acide aspartique en neurotransmetteur glutamate qui, à très hautes doses, peut avoir des effets nocifs sur le système nerveux. « La contribution des produits de dégradation de l’aspartame à l’exposition alimentaire globale à ces substances est faible », précise toutefois l’autorité européenne.
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