LE QUOTIDIEN - Quel regard portez-vous, en tant que praticienne, sur le projet de refondation de l’école?
CAROLINE GENET - Pour le moment, je demande déjà à en voir la mise en œuvre. Mais sur le fond, on ne peut en penser que du bien lorsqu’on s’intéresse aux rythmes chronobiologiques de l’enfant. Il y a trop de notions à acquérir lors de journées de classe trop chargées et trop peu nombreuses. Pour les enfants, cela nécessite des moments de concentration bien trop importants. Les périodes d’apprentissage sont saturées.
Pensez-vous que la mise en place de la semaine de 4,5 jours permettra de mieux s’adapter aux rythmes biologiques des enfants ?
Oui, je le pense. Je me base sur les études des chronobiologistes et non sur mon expérience car dans mon département, en Gironde, nous sommes sur une semaine de 4 jours depuis 1989. Tous les spécialistes s’accordent à dire que la semaine de 4 jours s’accompagne d’une désynchronisation non seulement après la coupure du mercredi mais aussi après celle du week-end. Les élèves éprouvent des difficultés à se remettre en route le lundi. Et les premiers touchés sont les élèves les plus fragiles ou ceux qui ont des besoins spécifiques.
Constatez-vous une augmentation des difficultés scolaires chez les enfants ?
Effectivement mais il est évident que le rythme scolaire n’est pas la seule raison qui explique ces difficultés scolaires. Mais il est vrai que je rencontre de plus en plus d’élèves jeunes qui refusent de venir à l’école ou s’en rendent malades. Avant, le symptôme phobie scolaire concernait surtout les collégiens. Maintenant, on en voit dès l’école primaire. Les journées seraient sûrement plus vivables pour les enfants s’il y avait un peu moins de pression et si l’on instaurait plus de phases de travail avec le corps ou les arts. La semaine des 4,5 jours doit s’inscrire dans une réforme plus globale mais c’est une première étape qui va dans le bon sens pour les élèves.
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