TÉMOIGNENT de la bonne santé des Français l’espérance de vie à la naissance, qui continue de progresser, mais aussi l’espérance de vie à 65 ans, qui est la plus élevée d’Europe (en 2009, elle est de 22,6 ans pour les femmes et de 18,4 ans pour les hommes).
Le bilan est aussi positif en ce qui concerne la santé des enfants, au regard des objectifs de la loi de santé publique de 2004 : les fréquences de surpoids et d’obésité se sont stabilisées et ont même reculé chez les 5-6 ans, l’état de santé bucco-dentaire s’améliore, l’objectif d’une couverture vaccinale de 95 % est atteint – mais pas pour la rougeole-oreillons-rubéole et l’hépatite B –, la prévalence du saturnisme est en recul. En revanche, l’asthme est mal contrôlé, avec une hausse des taux d’hospitalisation et une proportion de 9 % d’enfants touchés. Et les accidents de la vie courante demeurent nombreux, même si les décès par noyade et par suffocation, grâce à des campagnes d’information, ont diminué.
Les 15-24 ans se déclarent très majoritairement en bonne santé. Mais c’est l’âge de l’adoption des comportements à risque : en 2008, à 17 ans, 29 % des jeunes fument quotidiennement, 9 % boivent régulièrement de l’alcool, 42 % ont déjà expérimenté le cannabis et 7 % en consomment souvent. Par ailleurs, le nombre d’IVG est en hausse chez les mineures, malgré le recours croissant à la contraception.
À l’âge de la maternité, l’étude note d’ailleurs qu’améliorer la prise en charge de la contraception, ainsi que des grossesses et des accouchements est possible. Par exemple, la part des décès maternels évitables (une trentaine par an) est estimée à 44 % pour la période 2002-2006.
20 % de décès avant 65 ans.
Le plus inquiétant est la mortalité, souvent évitable, avant 65 ans, pour laquelle la France se situe derrière les pays européens comparables. Les décès avant 65 ans (20 %) de l’ensemble des décès concernent pour 70 % des hommes. Si les accidents de la circulation et les causes de décès liés à l’alcool ont fortement diminué, tout en restant importants, le suicide reste une cause de mortalité préoccupante, surtout chez les 45-54 ans.
Autres tendances : les femmes sont en train de perdre leur avantage en matière de santé, pour cause, faut-il le répéter, de tabac et d’alcool, la prévalence du surpoids et de l’obésité continue de progresser chez les adultes, le suivi du diabète reste insuffisant. Il faut renforcer les politiques de santé publique axées sur la réduction des comportements à risque, en particulier la consommation de tabac et d’alcool, est-il souligné une nouvelle fois.
Deux points positifs, des facteurs de risque cardio-vasculaires orientés à la baisse (HTA, cholestérol) et la survie des malades du cancer en nette amélioration (à cinq ans, 63 % des femmes et 44 % des hommes). Deux autres négatifs : la prévention insuffisante des maladies psychiques et les nombreuses inconnues quant à l’impact des facteurs environnementaux sur la santé.
Enfin, les disparités sociales et territoriales persistent. En matière d’espérance de vie, avec, à 35 ans, un écart entre cadres et ouvriers de 7 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes. Mais aussi, à tout âge, en matière de problèmes de santé, plus fréquents dans les classes sociales les moins favorisées.
* Étude publiée dans « Études et Résultats » (n° 747, janvier 2011) et rapport « L’état de santé de la population » disponible à la Documentation française.
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