Entendu ce lundi comme témoin à Nanterre dans le procès du Mediator, le Pr Bernard Bégaud a mis l’accent sur la iatrogénie médicamenteuse.
Le Pr Bégaud, membre de la commission de pharmacovigilance de 1982 à 2000 et co-auteur d’une étude sur le sujet, a estimé à la barre : « Il y a chaque année 18 000 morts directement liés à la prise de médicaments. Parmi eux, beaucoup de cas sont inévitables, mais un tiers de ces décès correspondent à des prescriptions qui ne sont pas justifiées » – par comparaison, en 2012, il y a eu en France 3 645 tués sur les routes, selon les chiffres de la sécurité routière ; environ 10 000 personnes se suicident chaque année en France.
« La France est un pays qui depuis toujours surveille très mal l’usage de médicaments, a déploré Bernard Bégaud à Nanterre, ajoutant : Mourir pour un produit dont vous n’avez pas besoin est quelque chose de très grave. »
Comme il l’avait fait il y a quelques mois dans les colonnes du « Quotidien », le Pr Bégaud a pointé du doigt la mauvaise formation des médecins en pharmacologie, la science des médicaments. « Les alertes sur les effets indésirables d’un médicament proviennent à 85 % des hôpitaux et seulement à 15 % des médecins libéraux », car ceux-ci sont mal formés en pharmacologie, a-t-il constaté.
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