Quelles relations les jeunes de la génération Y entretiennent-ils avec la santé et comment communiquer avec eux sur ce sujet ? Ces questions étaient à l’origine d’une étude réalisée par les étudiants (promotion 2012-2013) du master marketing de la santé de l’Université Pierre-et-Marie-Curie (UMPC), présentée en conférence de presse et suivie d’un débat.
Pour les nuls en sociologie, rappelons qu’à la génération des baby-boomers nés entre l’après-guerre et les années 1960, a succédé la génération X des années 1960-80 qui a connu le début d’Internet, puis la génération Y, née entre 1980 et 1995. Cette mythique génération Y, aujourd’hui âgée de 18 à 34 ans, baigne dans Internet comme Obélix dans la potion magique depuis sa plus tendre enfance. Elle est l’objet de nombreuses études marketing : ses habitudes de consommation, relations de travail, façons de s’amuser… sont examinées à la loupe, mais peu ses relations à la santé. C’est désormais chose faite.
L’étude « Comment parler de santé à la génération Y » réalisée au début de l’année 2013 et consultable sur le site de l’UMPC, a d’abord consisté en des entretiens semi-directifs de 30 minutes menés avec 150 personnes de la génération Y.
Consommateurs d’Internet mais peu confiants
Il en ressort un faible intérêt pour la santé. Une large majorité s’estime en bonne santé, pratique l’automédication (100 %), corrèle la santé avec l’hygiène de vie et utilise Internet (90 %) comme source d’information même si seulement 30 % des interrogés estiment ces informations dignes de confiance. Les applications santé dont l’existence est connue de 20 % d’entre eux, sont considérées comme inutiles ou non crédibles. La prévention est une préoccupation de la génération Y et 60 % dit souhaiter des relations plus personnelles avec le personnel de santé.
Les générations X et Y ont ensuite été comparées dans une étude quantitative, chez 562 personnes respectant la méthode des quotas. Y, friande d’actualité est plus au fait des sujets de santé que X mais moins intéressée par la santé. Y utilise volontiers des remèdes de grand-mère en attendant que ça passe et demande moins conseil au pharmacien (c’est pour elle un commerçant) que X, qui, elle, pratique l’automédication avec les médicaments disponibles à la maison. Si X et Y préfèrent attendre que consulter, prendre rendez-vous est 2 fois plus compliqué pour Y (qui n’a pas le temps), que pour X.
La discussion abordait entre autres, l’attrait pour les forums où, sans s’impliquer, on recherche la réponse au cas similaire au sien et la défiance relevée vis-à-vis des applications santé (même les éthylotests) mais aussi des personnels de santé (médecins, pharmaciens). On retiendra avec Alexandre Biosse-Duplan, responsable de la mission des relations avec les associations de patients et d’usagers de la HAS, que : « Les besoins diffèrent par nature du fait des générations… finalement, on ne réagit au système de santé qu’à partir du moment où on y est confronté. »
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