Le syndrome du lanceur d’alerte a encore frappé : « Le Monde » vient de s’apercevoir que les contraceptifs oraux, comme tout médicament, pouvaient générer des effets secondaires graves, quoique rarissimes… Il a pour cette affaire consacré rien de moins que sa « Une » et trois pages intérieures, reléguant les assassinats terroristes de Kurdes à Paris dans un pavé minuscule.
Que les risques thrombo-emboliques induits par les contraceptifs oraux soient écrits en toutes lettres dans les notices accompagnant les produits, que l’AFSSAPS ait mis en garde, que tous ces effets secondaires soient connus de tout médecin ne suffisent pas. Le droit à la contraception, la banalisation du produit réclamée par des millions de femmes au point que Xavier Bertrand a publiquement déclaré (en 2011) qu’il fallait les rembourser n’empêchent pas qu’une cohorte hétéroclite d’avocats (sous influence américaine ?), de consommateurs exigeant à la fois le droit à contraception et le risque zéro, de journaux en mal de copie se retrouvent pour un même combat toujours renouvelé : « les experts sont vendus » et « les industriels sont des corrupteurs… ! ». Deux ans après l’histoire du Mediator, bien dégonflée depuis, il faut un autre cheval de bataille, sur les mêmes thèmes : les experts, les industriels du médicament, et en fin de compte, les médecins…
Suggérons à ces chevaliers de la pureté un autre combat : la grossesse multipliant par six le risque de thrombose, il faudrait peut-être l’interdire ?
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