D’après l’article du Lancet, 376 000 femmes étaient mortes en couches dans le monde en 1990 (283 décès pour 100 000 naissances vivantes), contre 293 000 en 2013 (209 pour 100 000). D’après l’étude de l’OMS, les progrès seraient encore plus spectaculaires : sur la même période, le nombre annuel de décès maternels serait passé de 523 000 (380 pour 100 000) à 289 000 (210 pour 100 000).
Les écarts entre les estimations données par les deux études s’expliquent par le fait que celles-ci n’utilisent pas les mêmes sources de données, et n’effectuent pas les mêmes hypothèses de modélisation. Elles recommandent d’ailleurs toutes deux une amélioration de la qualité de l’enregistrement des décès maternels, afin d’obtenir une connaissance plus fine du phénomène. Mais en dépit de leurs divergences méthodologiques, elles mettent l’une comme l’autre en évidence des résultats extrêmement positifs.
De profondes disparités entre pays
Bien entendu, les moyennes mondiales cachent de profondes disparités entre les pays. Parmi ceux que l’étude du Lancet range parmi les pays « développés », le taux de mortalité maternelle est passé entre 1990 et 2013 de 25 à 12 décès pour 100 000 naissances vivantes, tandis qu’il passait de 318 à 233 pour 100 000 dans les pays dits « en développement ».
Les améliorations se sont concentrées dans les pays pauvres, où ont lieu l’immense majorité des décès et où les marges de progression sont plus importantes. D’après les auteurs de l’étude du Lancet, les progrès réalisés dans les pays à faibles revenus sont principalement intervenus à partir des années 2000, au moment où l’on observait une forte augmentation de l’aide publique au développement dans le secteur de la santé maternelle.
Mais attention, ce n’est pas parce que l’augmentation de l’aide et la réduction de la mortalité ont eu lieu en même temps qu’il existe une relation de cause à effet entre les deux évènements : les auteurs du Lancet en appellent à des recherches plus approfondies pour établir un tel lien.
Au sein des pays les mieux lotis, on observe aussi des disparités. Ainsi, avec un ratio de mortalité maternelle de 8,8 pour 100 000, la France a d’après l’étude du Lancet le troisième chiffre le plus élevé d’Europe occidentale. Seuls le Portugal (9,8 pour 100 000) et la Grèce (9,1) font pire, et notre pays se trouve bien loin de l’Islande (2,4). On peut se consoler en regardant la situation des Etats-Unis qui, avec un ratio de 19 pour 100 000, se trouvent derrière… la Chine (17 pour 100 000).
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