Un sondage paru dimanche dans le « Journal du dimanche » accorde 31 % des suffrages à Marine Le Pen, ce qui ferait d’elle la patronne du premier mouvement politique du pays. Mais la même enquête constate que 67 % des Français, dont 41 % dans son propre camp, la jugent sectaire. Les sondages donnent des ordres de grandeur, les résultats réels démentent souvent leurs pronostics. En outre, le Front, seul au second tour, ne pourra s’imposer que dans deux régions.
La gauche est divisée en dépit des appels du PS à l’union sacrée et du référendum qu’il a organisé pour que l’électorat de gauche puisse affirmer sa volonté d’avoir des listes panachées comprenant des candidats de tous les partis de gauche. Non seulement, le PC, le Parti de gauche, les Verts ne veulent rien savoir d’un rapprochement stratégique avec le PS, mais ils sont littéralement passés dans l’opposition. Ils ne perdent jamais une occasion d’attaquer le gouvernement, soit parce qu’il fait une politique économique qui leur déplaît, ce qui constitue leur principal os à ronger, soit, maintenant, parce que l’interpellation de syndicalistes d’Air France par la police et leur mise en garde à vue leur semble insupportable, soit encore parce que Manuel Valls, en Arabie saoudite, dénonce l’agression contre deux cadres d’Air France comme un phénomène qui nuit à la réputation de la France.
Conscient de la défaite annoncée aux régionales, le gouvernement tente de limiter les dégâts. En Île-de-France, il a placé Claude Bartolone à la tête de la liste socialiste, et le président de l’Assemblée nationale est effectivement au coude-à-coude avec Valérie Pécresse, chef de file des Républicains. Le chef du PS, Jean-Christophe Cambadélis, souhaitait réitérer l’opération en demandant à Martine Aubry, maire de Lille, de prendre la tête des candidats PS dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Mme Aubry, à qui François Hollande a imposé le rattachement de la Picardie à sa région, s’y refuse farouchement, façon peu-être de régler un compte. Sans doute n’a-t-elle pas envie non plus de prendre la responsabilité d’un désastre dans une région où Marine Le Pen a une chance solide de l’emporter. Elle a envoyé l’un de ses amis, Pierre de Saintignon, au casse-pipe. Il a conçu un peu d’amertume de la mauvaise manière que lui font ses amis quand ils le jugent insuffisamment célèbre pour prendre la tête de ses troupes. Ambiance.
Combien de régions pour l’opposition ?
Ces élections régionales auront lieu après le regroupement des vingt régions métropolitaines en 13 grands ensembles. Le PS dispose actuellement de 19 régions sur 20. Le FN pourrait emporter le Nord et Paca. Le PS est plus fort dans le Sud-Ouest et, peut-être dans les Pays de Loire. La droite et le centre ne triompheront vraiment que s’ils récupèrent au moins neuf régions, dix de préférence, et si le PS ne garde pas l’Île-de-France (si M. Bartolone triomphe en région parisienne, les socialistes se serviront de cette victoire pour noyer dans une communication triomphaliste leur défaite nationale).
Ces élections sont importantes aussi parce qu’elles servent de répétition générale aux échéances de 2017. Le conflit survenu entre Nicolas Sarkozy et Nadine Morano ne sert pas les intérêts personnels de l’ancien président, contraint et forcé de sanctionner la députée européenne après qu’elle eut prononcé ses propos sur la France, pays de race blanche aux racines judéo-chrétiennes. M. Sarkozy s’efforce de tirer le maximum d’avantages de sa position de président des Républicains. Il peut d’ailleurs se vanter d’avoir rétabli de l’ordre dans un parti que la défaite de 2012 avait déboussolé, d’avoir laissé ses concurrents révéler les grandes lignes de leur programme, d’avoir accepté une primaire élargie au centre, d’avoir remis la droite en ordre de marche. Il demeure qu’il n’est pas le candidat que la droite préfère ni celui que l’électorat choisirait au second tour. Dans tous les sondages, Alain Juppé conforte son avance sur lui et l’opinion semble refuser majoritairement l’idée d’un matche retour entre M. Sarkozy et M. Hollande.
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