Il est tiré à hue et à dia, entre la gauche frondeuse qui, à l’instar de Marie-Noëlle Lieneman, lui demande d’investir 20 milliards dans la création de postes de travail artificiels, et la droite amnésique qui réclame les réformes qu’elle-même n’a pas engagées. Il faut rappeler ici que les freins à la croissance et à l’emploi sont de nature politique. Manuel Valls et Emmanuel Macron ont certes lancé des réformes, mais de toute évidence elles sont trop timides, parce que le pouvoir leur assigne une tâche pour laquelle elles ne sont pas prévues : empêcher tout conflit social et toute fracture à l’intérieur de la gauche.
Ce n’est pas, hélas, à quoi sert une réforme économique et sociale. Comment ne pas voir ce qui crève les yeux, à savoir qu’une baisse massive du coût du travail, un code du travail simplifié, un contrat de travail unique, une formation professionnelle ciblée sur les jeunes permettraient de combattre le chômage avec infiniment plus d’efficacité que des réformes qui, certes, vont dans le bon sens, mais ne provoquent pas le choc psychologique nécessaire au redressement ? C’est la lisibilité des mesures gouvernementales qui fait défaut. Elles s’empilent, elles coûtent cher, elles tendent à diminuer le coût de chaque emploi, mais elles n’enthousiasment toujours pas les chefs d’entreprise, qui décèlent encore trop de blocages dans un système que les lois récentes en faveur de l’emploi n’ont pas réussi à simplifier.
Du coup, nous voilà renvoyés au statut d’oracles antiques, tous forcés de lire l’avenir dans des paramètres impressionnants, comme la baisse de l’euro, la baisse du prix de l’énergie, la baisse des taux d’intérêt, lesquels, curieusement et à notre grande consternation, n’ont pas sur la France, l’effet positif qu’ils ont sur d’autres pays. J’ai vu récemment à la télévision un reportage intéressant qui montrait que nos exportations vers l’Allemagne augmentent mais que le déficit de notre comemrce avec ce pays reste très élevé. Pour que ces paramètres favorables nous soient utiles, il faut que l’économie française soit prête à en faire le meilleur usage. Nous avons tous vu une lueur dans la marche de l’économie, tous observé un printemps précoce, mais la machine n’est pas assez robuste pour répondre à la demande des consommateurs et des pays vers lesquels nous exportons. C’est cette machine que nous n’avons pas su réparer parce que droite et gauche divergent sur le diagnostic et donc sur la thérapie à mettre en œuvre.
L’État, mauvais créateur d’emplois.
C’est dans ce contexte que l’on diffuse un rapport rédigé à la demande du gouvernement qui affirme que d’ici à 2022 il y aura plus de six cent mille postes à pourvoir dans le pays chaque année, principalement à cause du départ à la retraite des baby-boomers. Autrement dit, on vit d’espoir. En même temps, on ne rétablira pas l’équilibre des régimes de retraites sans prolongation des carrières : la réforme Ayrault est clairement insuffisante. Des emplois créés par une retraite précoce ne constituent pas un bon remède.
On a envie de crier à ceux qui croient encore au rôle de l’État dans la lutte contre le chômage que, de droite ou de gauche, l’État a toujours été inefficace. François Hollande peut s’en convaincre qui n’a cessé de prendre des dispositions en faveur de l’emploi sans enrayer le chômage. Les emplois viennent des entreprises, à moins que nous consentions à changer complètement de système, ce qui n’est ni recommandé par la gauche ni souhaitable dans le cadre de la mondialisation. Cessons de voir dans le patronat l’exploiteur du peuple. Donnons-lui les moyens fiscaux du dynamisme économique.
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