Les Jeux Olympiques (JO) 2016 auront bien lieu à Rio. Même si ce n'est pas pour plaire à certains experts internationaux ni à certains athlètes, de plus en plus nombreux, qui, inquiets pour leur santé, ont préféré déclarer forfaits.
Le 28 mai 2016, l'OMS a réagi en publiant des conseils de santé publique pour toutes les personnes envisageant de se rendre aux JO. La consigne numéro 1 concerne les femmes enceintes, auxquelles il est conseillé « de ne pas se rendre dans les zones de transmission actuelle du virus Zika ».
Préservatifs et répulsifs anti-moustiques
L'OMS insiste sur la recommandation de protéger les rapports sexuels ou de s'abstenir « pendant la durée du séjour et au moins huit semaines au retour » en l'absence de symptômes, « et jusqu'à 6 mois en cas de symptômes ». Dans un avis actualisé fin juin pour éviter la transmission sexuelle du Zika, le Haut Conseil de santé public (HCSP) a détaillé la marche à suivre dans différents cas de figure pour s'assurer qu'un homme n'est pas à risque de transmettre le virus. L'OMS insiste sur l'utilisation de répulsifs et le port de vêtements longs pour se protéger des piqûres de moustiques.
Les athlètes, les stars des JO, font l'objet de recommandations particulières. Le Comité international Olympique (CIO) relaie auprès des sportifs les conseils établis spécialement par l'OMS. « Le CIO a pris les choses en amont, indique le Dr Alain Frey, médecin chef du département médical de l'INSEP et l'un des responsables de la délégation française. Les conseils de santé publqiue nous ont été envoyés par mail à intervalles réguliers il y a 3 mois, 1 mois et 10 jours. Le Comité français suit les mesures au CIO ». L'information a ainsi été transmise à chaque fédération en charge de la délivrer à son tour aux entraîneurs et aux athlètes.
Un paquetage pour chaque athlète
Là aussi, le point central concerne la grossesse, « mais les athlètes féminines ont d'autres objectifs en tête pour les JO, commente Alain Frey. Tous les ans, la contraception fait l'objet d'attention. Il y a toujours un paquet de préservatifs aux JO, cette année encore plus que d'habitude, au sein de chaque délégation et dans la clinique du village olympique. »
Cette année aussi, l'accent a été mis sur l'utilisation des pommades et répulsifs. « Chaque athlète est parti avec un paquetage en contenant, détaille le Dr Frey. Si besoin, le staff est parti avec un stock supplémentaire et la clinique en met également à disposition. En dehors des épreuves, on conseille aux sportifs d'éviter de se balader en petite tenue. » Petit détail pratique, il est conseillé d'appliquer la crème solaire avant les répulsifs. Autre précision donnée par l'OMS, les voyageurs devraient poursuivre les répulsifs trois semaines au retour pour éviter la transmission autochtone via les piqûres de moustiques.
En cas de suspicion de Zika, une mesure de signalement est mise en place. « Les consignes sont données, explique le Dr Frey, c'est-à-dire abstinence ou protection 3 à 6 mois après le retour des Jeux. Au retour, une prise de sang pour le diagnostic est proposée à Avicenne dans les 3 à 4 semaines, fin septembre, pour ceux qui souhaitent le faire. »
Sans oublier les autres mesures sanitaires
Outre les mesures transmises par le CIO, le Comité olympique français a suivi les recommandations des services d'infectieux de l'hôpital Bégin et d'Avicenne, valables pour tout voyageur désirant se rendre au Brésil. « Pour les vaccinations, le DTP doit être à jour, explique-t-il. Le vaccin hépatite A est recommandé mais non obligatoire, les mesures habituelles pour l'alimentation et l'eau doivent être respectées. Le vaccin contre la dengue n'est pas recommandé. Le vaccin typhoïde est nécessaire seulement pour les joueurs participant aux épreuves à Manaus. Pour la fièvre jaune, le vaccin n'est pas nécessaire à Rio ».
De même, la chimioprophylaxie antipalustre est inutile à Rio et uniquement nécessaire à Manaus. Par ailleurs, l'OMS met l'accent sur la vérification de la vaccination contre la rubéole et les oreillons, afin d'éviter la réintroduction de ces maladies aux Amériques par des voyageurs infectés.
Une épidémie de forfaits
Les athlètes français ont exprimé peu de grosses inquiétudes par rapport au risque de Zika lors des Jeux, comme le révèle le Dr Alain Frey. Comment expliquer l'épidémie d'athlètes forfaits dans d'autres délégations ? Les joueurs de golf, les australiens Jason Day, Marc Leishmann ou Rory McIlroy, l'américain Dustin Johnson, se sont désistés en premier, les joueurs de tennis leur ont emboîté le pas, comme le canadien Milos Raonic, la roumaine Simona Halep et d'autres encore comme Thomas Berdych.
Certains athlètes, comme Milos Raonic ou Simona Halep, ont mis clairement en avant le risque pour leur santé. L'information dans certaines délégations a-t-elle eu des ratés ? Pour le Dr Alain Frey, les motivations peuvent être plus troubles : « Il y a eu sans doute une peur entretenue par l'emballement médiatique. Mais certains peuvent saisir l'occasion car ils ne sont pas prêts. Pour d'autres, les JO représentent un enjeu secondaire dans certains sports. D'autres causes comme le dopage ne sont pas exclues ».
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