Delajoux/Hallyday : des fans du chanteur devant le tribunal correctionnel de Paris

Publié le 07/01/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

Trois fans de Johnny Hallyday étaient jugés lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé, injurié et menacé fin 2009 sur Facebook le Dr Stéphane Delajoux, qu’ils tenaient alors pour responsable des graves ennuis de santé de leur idole (voir les dates clefs de l’affaire). « Johnny était entre la vie et la mort, je passais mes journées à pleurer. J’ai agi sous le coup de la colère. Johnny, c’est toute ma vie », a expliqué Laurent, un Lillois de 43 ans, seul des trois prévenus à s’être présenté au tribunal. Les deux autres sont une Belge, mère de famille, et une jeune femme de Saint-Nazaire.

Des agresseurs cagoulés

Le chanteur qui avait été opéré par le Dr Delajoux à Paris en novembre 2009 pour une hernie discale, avait ensuite pris l’avion pour Los Angeles, où il a été hospitalisé et opéré en urgence. Le producteur de Johnny à l’époque, Jean-Claude Camus, avait qualifié l’opération de « massacre », des propos qui lui ont valu d’être condamné en novembre dernier pour diffamation.

Quelques jours après les déclarations de Jean-Claude Camus, le Dr Delajoux était agressé près de son domicile par deux hommes cagoulés. « Surveille tes arrières mec, tu es seul face à des milliers de fans qui veulent ta peau, ce n’est que le début », avait commenté le fan lillois sur Facebook, alors que des admirateurs du rocker avaient constitué sur le réseau social un groupe baptisé « Delajoux droite, Delajoux gauche, frappe où tu veux ». Dans un entretien au « Quotidien », le chirurgien assure avoir vécu pendant près d’un an et demi, « un cauchemar ».

Regrets

« Pour nous, les fans, c’était Delajoux qui était responsable », s’est justifié Laurent. « Aujourd’hui, je regrette. J’ai vu une interview du Dr Delajoux, effectivement, il y a peut-être des trucs que Johnny n’aurait pas dû faire, mais à l’époque, on avait une seule version des faits », a-t-il ajouté.

La procureure, Annabelle Philippe, a déploré que les gens n’aient « pas conscience de l’impact d’internet », s’échangeant « des messages accessibles à tout le monde, comme s’ils s’échangeaient des mails ». Elle estime qu’une « amende assez importante s’impose, notamment au regard des menaces ». Le tribunal rendra sa décision le 12 février.

En novembre 2011, un blogueur de Nancy a déjà été condamné par la chambre correctionnelle de Paris à 88 d’euros d’amende pour avoir qualifié le Dr Delajoux de « boucher ».

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 20130107