Les conditions de réalisation du bilan de santé des enfants de 3 à 4 ans scolarisés en maternelle (BSEM) connaissent des disparités selon les départements, sans lien avec des facteurs sociodémographiques de précarité, d’accès aux soins ou de moyens disponibles.
C’est ce qui ressort d’une enquête menée auprès des services de Protection maternelle et infantile (PMI) de 30 départements volontaires, dont les résultats ont été publiés dans le dernier Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) de Santé publique France (SPF).
Seuls 17 % des enfants ont eu un bilan médical complet
Dans cette enquête, menée à partir de la cohorte Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance), les parcours de 9 939 enfants nés en 2011 ont été scrutés sur la période 2014-2016. Parmi eux, 81 % ont bénéficié d’au moins un dépistage et 17 % d’un bilan médical complet.
L’enquête révèle qu’« environ 70 % des enfants auraient bénéficié d’un dépistage visuel, auditif, du langage, psychomoteur, anthropométrique et vaccinal », mais que « moins des deux tiers auraient bénéficié d’un dépistage dentaire et seulement un tiers d’une mesure de la pression artérielle », observent les auteurs.
Les auteurs de l’étude constatent une « absence de relation entre la réalisation d’un examen médical complet et les facteurs sociodémographiques » comme la monoparentalité ou la pauvreté. La démographie médicale ou la gouvernance des PMI n’apparaissent pas non plus comme des éléments de réalisation ou non de ce bilan complet. En revanche, le faible nombre de naissances dans un département semble le favoriser.
La présence d'un parent ou d'un médecin modifie le contenu du bilan
La variabilité des pratiques s’observe par ailleurs au travers de la présence ou non des parents lors du BSEM. Selon les départements, la variation va de 2 à 97 %. Si le dépistage visuel est moins souvent effectué quand les parents sont présents, tous les autres dépistages sont plus souvent réalisés.
Ce type d'observation se vérifie avec la présence du médecin lors du bilan : à l’exception du dépistage auditif, tout type de dépistage « était plus souvent réalisé lorsque le médecin était présent », notent les auteurs.
Face à ces résultats, les auteurs estiment « essentiel qu’un pilotage national du dispositif réaffirme les objectifs de santé publique du BSEM et garantisse l’égalité d’accès aux dépistages ».
Bois C, et al. Bull Epidémiol Hebd. 14 janvier 2020
http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2020/1/2020_1_2.html
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