Pour la 4e fois depuis sa création, l'association Sida Info Service s'est déclarée en cessation de paiement et a demandé sa mise en redressement judiciaire, le 23 février dernier. Une audience s'est tenue au tribunal de grande instance (TGI) le 25 février au terme de laquelle la décision a été mise en délibéré jusqu'au 10 mars.
Plus précisément, ce sont les 4 associations chargées d'assurer le bon fonctionnement des lignes d'information Info Sida Service, Hépatite Info Service, Sida Info Droit, de la ligne d'accompagnement des malades et de la plateforme Internet, qui sont en cessation de paiement. Les autres activités gérées par les autres associations du groupe, et notamment le centre de santé sexuelle « Le 190 » ne sont, elles, pas concernées.
L'association va maintenant bâtir un projet de plan de continuation à soumettre au tribunal et solliciter l'organisation d'une réunion avec les autorités de tutelle dans les prochains jours afin d'étudier les mesures qui lui permettront d'assurer la pérennité de sa mission de prévention. Le directeur général de Sida Info Service, Patrice Gaudineau, se veut optimiste : « Depuis mon arrivée le 2 janvier 2007, lors d'une période de crise, nous avons prouvé que nous étions capables de mener un redressement. Nous avons multiplié par 3 notre productivité, et parvenons à assurer nos missions avec 5 millions de subventions par an, alors que nous devions bénéficier de 6 millions. »
Patrice Gaudineau met également en avant l'argent économisé par l'Etat grâce à Sida Info Service : « La prise en charge d'une personne séropositive coûte 12 800 euros par an, nos 5 millions de subventions permettraient donc de traiter 390 personnes, calcule-t-il, en 2014, nous avons eu 5 millions 544 000 visites sur notre site Web et 121 000 entretiens qualifiés avec des écoutants très bien formés, un chiffre qui ne baisse d'ailleurs pas d'année en année. Je suis convaincu que nous sommes parvenus à éviter plus de 390 contaminations par an », poursuit-il.
1,5 million déjà versé… ou pas
Selon un communiqué de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), l'association aurait reçu 1,5 million d'euros la semaine dernière. Une affirmation remise en question par Patrice Gaudineau, qui affirme que la somme « n'avait pas été versée ce lundi après-midi ». Quoi qu'il en soit, il précise que ce million et demi « ne devrait pas suffire à éviter la cessation de paiement ».
L'INPES se veut aussi rassurant en ce qui concerne le placement en redressement judiciaire demandé par Sida Info Service au TGI, et souligne que cette procédure « ne conduit pas à la fermeture de l'association » mais « vise au contraire à proposer des solutions de redressement ».
Une mission d'audit devrait être bientôt menée par l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), toujours selon l'INPES. « Dans une organisation comme la nôtre, il est fréquent que l'IGAS ou la Cour des comptes passe tous les 5 ans, rappelle Patrice Gaudineau. Or cela fait 10 ans que les inspecteurs de l'IGAS ne sont pas passés. Depuis le dernier audit, fin 2006, à l'origine de notre première restructuration importante. »
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