Le Covid long touche des personnes ayant présenté lors de l’infection aiguë aussi bien des formes légères que sévères. Les symptômes les plus fréquents, la fatigue et le déconditionnement à l'effort, expliquent que l'activité physique soit un outil thérapeutique de choix.
Comment aider les personnes rapportant des symptômes persistants plusieurs semaines ou mois, après guérison de l’infection au SARS-CoV-2 ? Le réentraînement à l’effort par l’activité physique, d’abord proposée et expérimentée dans plusieurs centres, fait aujourd’hui partie intégrante de la prise en charge (1).
Le terme « Covid long » est reconnu officiellement par l’Organisation mondiale de la santé en août 2020, la Haute Autorité de santé (HAS) ayant défini les formes prolongées à partir de trois critères : forme symptomatique de Covid-19, persistance d’un ou de plusieurs symptômes initiaux au-delà de quatre semaines, inexpliqué par une autre cause que celle liée au SARS-CoV-2.
La prévalence est importante, 50 % après un mois et 10 % après six mois en France (1). La présence de symptômes comme la fatigue, la dyspnée et le déconditionnement à l’effort incite à intégrer l’activité physique − ou plus précisément le réentraînement à l’effort − dans la prise en charge du Covid long, comme l’a confirmé la HAS. Et pour les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) d’approche multidisciplinaire pour les formes complexes, la Direction générale de la santé met en bonne place « des programmes de réentraînement à l’effort ou de la gestion de troubles dysautonomiques ».
Vers un consensus de réentraînement
Selon les recommandations actuelles s’appuyant sur le retour d’expériences lors de la première vague (2,3,4), le réentraînement à l’effort se compose d’un travail de capacité aérobie pour lutter contre le déconditionnement et réduire des symptômes comme la fatigue et l’anxiété (encadré) et d’exercices de renforcement musculaire.
Un tel programme doit s’adresser préférentiellement à des patients avec des symptômes persistants au-delà de six semaines et présentant des limitations fonctionnelles dans les activités de la vie quotidienne et/ou lors d’efforts physiques.
Le réentraînement présente des similitudes avec celui préconisé dans le cas d’une maladie chronique. Cependant, la diversité des présentations cliniques et les premières expériences de réhabilitation montrent qu’il est nécessaire d’être prudent en termes d’intensité et de privilégier des efforts modérés. De nombreux indicateurs sont ainsi améliorés tels que la fonction respiratoire, la qualité de vie et l’anxiété.
(1) Réponses rapides de la HAS, 10 février 2021
(2) J. Li, Eur J Phys Rehabil Med. juin 2020;56(3):335-338
(3) L.Sheehy, JMIR Public Health Surveill, 2020;6(2)
(4) KNGF position statement, 27 juillet 2020
(5) R. Barker-Davies et al. Br J Sports Med, août 2020;54:949–959