L’OMS a annoncé deux cas de transmission du nouveau coronavirus (NCoV) à des personnels soignant des patients hospitalisés pour cette infection en Arabie Saoudite. « C’est la première fois qu’une infection par le NCoV a été diagnostiquée chez des personnels de santé après un contact avec des patients », indique l’OMS dans un communiqué.
L’un des patients est un homme de 45 ans dont la contamination a été établie par des analyses de laboratoire, tombé malade de le 2 mai et qui se trouve actuellement dans un état critique. L’autre est une femme de 43 ans tombée malade le 8 mai, porteuse d’une pathologie antérieurement, et dont l’état de santé est stationnaire.
40 cas au total
Ce qui porte à 40 le nombre des cas dont l’OMS a été avisé depuis septembre dernier, avec confirmation de laboratoire. Jusqu’ici, la transmission interhumaine du NCoV était considérée comme à faible probabilité, nécessitant un contact prolongé et rapproché.
Ces deux cas changent-ils cette notion ? Nous manquons de détails pour le savoir, répond le Dr Jean-Claude Manuguerra* au Quotidien. Il faudrait savoir si ces deux soignants ont réalisé des gestes invasifs, à risque élevé, comme une intubation. On se rappelle qu’un médecin avait contracté le SRAS et était décédé après avoir intubé un malade, ce qui l’avait donc exposé à un aérosol puissamment infectant. Ou bien les soignants ont-ils passé beaucoup de temps au contact des patients ? Si c’est le cas, la notion actuelle d’une faible transmission ne change pas.
En revanche, si les soignants sont intervenus épisodiquement et de manière non rapprochée, la question d’un changement de transmissibilité du NCoV se pose, poursuit le spécialiste.
Des affiches dans les aéroports
Donc, les mesures de protection et de prévention actuelles restent valides. Face à un patient infecté, on prend les précautions usuelles : port de protections jetables (masque, blouse, charlotte…), lavage des mains. Des informations ont été affichées dans les aéroports. Et puis chez les personnes qui reviennent des régions où le virus a émergé, il doit être recherché en cas d’infection, respiratoire avant tout, mais aussi d’autres types d’infections, car on sait que le NCoV peut provoquer d’autres atteintes.
Différentes études sont en route pour connaître le NCoV, indique le Dr Manuguerra. Sur les récepteurs du virus, pour savoir s’il y a un autre réservoir viral que celui correspondant à la chauve-souris. Pour savoir si certaines substances chimiques sont efficaces ou non (ribavirine…), sur des cultures cellulaires. Des recherches sont menées sur le séquençage viral, pour comparer les virus actuels à ceux qui ont été séquencés quand l’infection est apparue (septembre 2012).
Sur la chaîne épidémique, c’est-à-dire les animaux par lesquels il est potentiellement passé avant de contaminer l’homme. On sait que le SRAS est passé de la chauve-souris à la civette avant d’être transmis à l’homme. Pour le NCoV, mis à part des cas au début où il y avait la présence de chèvres et de chameaux, on ne retrouve plus la trace de contacts avec des animaux pour les cas plus récents.
* Responsable de la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) et membre du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN ou Global Outbreak Alert and Response Network) de l’OMS.
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