« Oubli de pilule, rupture de préservatif, rapport non protégé, (...), dans ces situations, la contraception d'urgence (CU) constitue une solution de rattrapage qui permet de réduire le risque de grossesse non planifiée », rappelle dans le « Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire » (BEH) une étude de Santé publique France sur l'utilisation de la CU.
Malgré un accès facilité et fortement démédicalisé ces dernières années, ce travail réalisé à partir des données de l'enquête Baromètre santé 2 016 montre que l'utilisation de la contraception d'urgence est restée stable. De plus, le profil des femmes a peu évolué, les utilisatrices de méthodes hormonales ayant le plus recours à la CU devant les utilisatrices de préservatifs.
Deux molécules sans ordonnance
Ce constat déroutant fait écrire aux auteurs que « la promotion de la CU comme complément à une contraception régulière doit être soutenue au regard de la stabilité du nombre de grossesses non prévues et du nombre d'IVG ».
Si le lévonorgestrel, efficace jusqu'à 72 heures, est autorisé à la vente sans ordonnance depuis 1 999, l'ullipristal acétate, efficace jusqu'à 120 heures (5 jours) l'est depuis 2 015. La liste des professionnels autorisés à délivrer la CU s'est élargie aux pharmaciens (1 999), aux infirmières scolaires (2 000), services de médecine universitaire (2 012). Depuis 2 002, la loi impose aux pharmaciens la délivrance gratuite des deux composés aux mineures, sous couvert d'anonymat.
Pas d'impact de la crise de la pilule
Pour ce travail, les épidémiologistes de SPF ont utilisé les données d'un échantillon composé de 3 395 femmes de 15 à 49 ans interrogées dans le cadre du Baromètre santé 2 016. Cette enquête avait été menée entre janvier et août 2016 chez 15 216 sujets âgés de 15 à 75 ans.
Dans l'étude, le niveau d'utilisation reste le plus fort et de façon stable chez les femmes de moins de 30 ans (11,5 % en 2016 versus 11,0 % en 2010). De plus, les changements récents dans l'usage de la contraception chez les femmes de moins de 30 ans (en particulier moins de 20 ans), suite à la crise de la pilule depuis 2012, « ne semblent pas avoir impacté les niveaux de recours aux solutions de rattrapage », est-il souligné.
Peu de médiatisation
Les auteurs semblent déplorer le peu de médiatisation quant à la mise à disposition en 2015 de l'ullipristal acétate, car cette dernière mesure ne s'est pas accompagnée d'une hausse d'utilisation, contrairement à ce qui avait été observé pour le lévonorgestrel.
Pour Santé publique France, il est nécessaire d'identifier les freins et les leviers pour favoriser le recours à une CU en complément d'une contraception régulière. Outre l'information sur la disponibilité des CU et de leurs fenêtres d'efficacité, l'étude pointe d'autres failles, notamment la confidentialité en zones rurales chez les jeunes. De plus, les femmes ayant recours à la CU semblent avoir une plus grande facilité à identifier un oubli ou une erreur de manipulation. Parmi les femmes ayant eu recours à l'IVG, 9 sur 10 n'ont pas utilisé une CU.
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