EN FRANCE, près d’une femme sur cinq donne naissance par césarienne et, dans près de la moitié des cas, la césarienne est programmée. Cette pratique représente environ 7,4 % des naissances. Les études concernant la pratique de la césarienne montrent des disparités entre les départements, selon le type et le niveau des établissements. Les recommandations publiées par la Haute autorité de santé (HAS) visent à mieux préciser les indications médicales de la césarienne programmée pour les professionnels de santé. La Haute Autorité publie également un document d’information destiné aux femmes enceintes pour permettre une discussion éclairée avec l’équipe médicale.
En direction des professionnels de santé, le document (disponible en ligne) recense les situations cliniques pouvant entraîner une césarienne programmée : utérus cicatriciel, grossesse gémellaire, présentation par le siège, la macrosomie (poids fœtal estimé supérieur à 4 kg), la transmission mère-enfant d’infection maternelle (VIH, VHC, VHB et herpès), les indications plus rares (placenta praevia recouvrant par exemple).
Pour chacune d’entre elles, la HAS a redéfini les indications de césariennes programmées et celles qui doivent orienter vers un accouchement par voie basse. « Si la femme enceinte présente des éléments médicaux autres que ceux mentionnés dans la recommandation, le choix doit se faire à partir de l’analyse de la balance bénéfices-risques pour la mère et pour le fœtus », indique la HAS. Elle insiste pour que les éléments de décision de la césarienne programmée (indication, rapport bénéfices-risques, conditions de réalisation) soient rapportés dans le dossier médical afin de permettre une analyse des pratiques et une évaluation de la pertinence de l’acte de césarienne programmée dans l’objectif d’améliorer les pratiques.
Des risques
Dans tous les cas, poursuit la HAS, la femme doit être informée « le plus tôt possible ». Le document élaboré par la Haute autorité doit permettre une discussion éclairée avec l’équipe soignante. Cette information comprend l’indication ou la raison motivant la césarienne, le rapport bénéfices-risques de l’intervention et ses conditions de réalisation. Le document rappelle que si la césarienne est devenue une intervention chirurgicale courante et de plus en plus sûre, « elle reste associée à une augmentation de risque pour la santé de la mère par rapport à l’accouchement par les voies naturelles ». La HAS cite notamment les risques de phlébites et les risques de complications pour les grossesses futures (placenta prævia, placenta accreta).
Les recommandations de bonne pratique de la HAS n’omettent pas les césariennes réalisées à la demande des futures mères et en l’absence d’indications médicales ou obstétricales. Dans cette situation, les médecins devront rechercher les causes de la demande (peur de l’accouchement ou mauvaise expérience lors d’une précédente grossesse), les discuter et les mentionner dans le dossier médical. Un accompagnement personnalisé doit être proposé en cas de peur de l’accouchement. Cette information/discussion doit, elle aussi, « intervenir le plus tôt possible, en particulier lors de l’entretien prénatal précoce ». Enfin la HAS précise qu’un « médecin peut décliner la réalisation d’une césarienne sur demande à la condition d’orienter la femme enceinte vers l’un de ses confrères », précise-t-elle.
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