Dans le cadre de la première journée mondiale du cancer du pancréas, des eurodéputés lancent un appel à la mobilisation pour lutter contre la mladie. Les parlementaires signataires de cet appel à l’action, soutenue par la coalition européenne des patients atteints du cancer (ECPC), interpellent la Commission Européenne afin que le cancer du pancréas devienne une priorité de santé publique et que l’Union Européenne soutienne la recherche scientifique.
Parmi les mesures qu’ils proposent : accroître la recherche, créer des programmes de sensibilisation, encourager la création d’une plate-forme européenne entre les représentants des patients, les spécialistes médicaux, les industries et les décideurs politiques et veiller à ce que chaque État membre de l’UE, mette en place un plan d’action pour enrayer le cancer du pancréas.
Un cancer méconnu du public
En France, la journée est organisée par la fondation d’utilité publique Aide et recherche en cancérologie digestive (ARCAD). L’accent sera mis sur l’information du public. Une étude commanditée par Celgene (une société pharmaceutique internationale) entre septembre et octobre 2014, auprès de 1 000 personnes a révélé que 45 % des Français estiment que le cancer du pancréas est rare, 2/3 d’entre eux ne sont pas en mesure de citer les symptômes et 60 % ne connaissent pas les facteurs de risques.
Neuf Français sur dix estiment qu’il existe un réel manque d’informations autour de ce cancer. « Il faut se mobiliser, c’est une urgence médicale et un défi oncologique », explique le Pr J-Matthias Löhr, gastroentérologue et hépatologue au Karolinska Institutet en Suède, lors d’une conférence dédiée à cette maladie, au Parlement Européen.
Le cancer du pancréas touche plus de 12 000 personnes en France et 100 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2012 à travers l’Europe. « Le taux de survie de la plupart des cancers a connu une amélioration marquante ces 20 dernières années, mais le cancer du pancréas demeure une exception. Nous tirons aujourd’hui le signal d’alarme. Le cancer du pancréas est le quatrième cancer le plus meurtrier en Europe et il deviendra un enjeu majeur de santé publique dans les années à venir. Cet appel adressé à la Commission européenne et aux États membres n’est qu’une première étape. Nous ne laisserons pas tomber les patients », a commenté Françoise Grossetête, eurodéputée.
Sensibiliser, dépister et faire avancer la recherche
« Trois challenges sont à relever : améliorer la prévention, le dépistage et la recherche », précise le Pr J-Matthias Löhr. Et pour cause, le diagnostic peut se révéler être un parcours du combattant pour les médecins avec les délais de plusieurs mois car les symptômes sont difficiles à cerner. De plus, il n’existe aucun test de dépistage précoce. Identifier les gènes et développer de nouveaux outils de dépistage constituent aujourd’hui un défi majeur.
« Le diagnostic est trop tardif, l’incidence du cancer augmente en Europe et les disparités dans la prise en charge des patients se creusent », souligne l’eurodéputé belge Philippe de Backer. Et le Pr Löhr de renchérir : « Chez des personnes diagnostiquées, seules 22 % sont opérées contre 80 % dans le cas d’un cancer du colon. Les patients qui n’ont pas la possibilité d’être opérés, survivent quelques mois. » Seule une poignée d’individus ayant vaincu le cancer peuvent témoigner de leur expérience et seulement six associations de patients existent en Europe.
« Elles sont utiles et fournissent des informations indispensables aux patients mais elles peuvent être améliorées. On doit les promouvoir pour que chaque patient européen ait un accès au diagnostic, aux traitements et aux essais cliniques », ajoute Francesco De Lorenzo, président de l’ECPC.
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