Après les pédiatres et la Haute Autorité de santé, l'Académie nationale de médecine (ANM) s'alarme des conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur les vaccinations des enfants.
« Les nourrissons doivent impérativement être vaccinés dès le 2e mois, afin d’acquérir le plus tôt possible une protection efficace contre des maladies fréquentes et graves à cet âge, en particulier la coqueluche et les infections bactériennes invasives (septicémies et méningites) à Haemophilus influenzae b, à méningocoque et à pneumocoque », rappelle-t-elle dans un communiqué.
Tout retard dans l'application du calendrier vaccinal met en danger chaque nourrisson non vacciné, mais aussi l'ensemble de la population infantile, notamment à l'égard de la rougeole ou des infections bactériennes invasives, insiste la rue Bonaparte.
L'Académie déplore notamment la situation révélée par le rapport du groupement d'intérêt scientifique EPI-PHARE pour les deux premières semaines de confinement (fin mars) : le déficit d'achat sur ordonnance des vaccins penta et hexavalents destinés aux nourrissons a baissé de 23 % – soit 23 000 bébés non vaccinés. Celui des vaccins ROR, anti-HPV et antitétaniques a, lui, diminué de 50 %.
Dissocier consultations enfants malades et vaccination
L'ANM recommande de reprendre le plus rapidement possible les consultations consacrées aux vaccinations obligatoires des deux premières années de vie (à 2, 4, 5, 11, 12 et 16-18 mois) en respectant les étapes prévues au calendrier vaccinal et de rattraper au plus tôt les retards de vaccination des nourrissons.
Elle demande aux professionnels d'organiser des plages de rendez-vous dissociant consultations d'enfants malades et examens systématiques pour les vaccinations, et invite à rassurer les parents sur le respect des mesures barrière dans les cabinets et les PMI (salle d’attente aménagée, admission d’un seul parent par enfant, surfaces désinfectées, port de masques et usage de solutions hydro-alcooliques). Seuls les enfants âgés de 5 ans et plus peuvent voir reporter leurs rendez-vous de vaccination à la fin du confinement, ajoute-t-elle.
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