Les étudiants en médecine aux États-Unis représentent-ils la diversité des communautés propre à la société américaine ? Non, répondent des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie, à Philadelphie, dans un article paru dans le « Jama Network Open », ce 4 septembre. Les personnes noires, les hispaniques, les Indiens d'Amérique et les autochtones d'Alaska (AIAN), en particulier, n'ont cessé d'être sous-représentés par rapport à leur place dans la société entre 2002 et 2017, démontrent-ils. Et ceci, malgré la publication en 2009 de directives pour accroître leur représentativité.
Les chercheurs se sont appuyés d'une part sur les données de l'Association des facultés américaines de médecine (AAMC), issues des questionnaires auto-administrés remplis par les étudiants entre 2002 et 2017 – dans lesquels leur sont demandés non seulement leur sexe, mais aussi, contrairement en France, leur race/ethnie. Ils ont d'autre part pris en compte les données nationales par État, fournies par le bureau du recensement américain.
Entre 2002 et 2017, le nombre total de candidats aux études de médecine a augmenté de plus de 53 % (de 33 625 à 51 658), et le nombre d'inscrits de 29 % (16 488 à 21 326). Le nombre de futurs médecins issus des minorités aussi. Mais ceci dans une bien moins grande proportion que les tendances observées au niveau national, dans la classe d'âge correspondante (20-34 ans).
Améliorer le recrutement des médecins
Selon l'analyse transversale, les hispaniques sont sous-représentés parmi les candidats et les étudiants en médecine à hauteur de 70 %, comparé à leur représentation en population générale, dans la même tranche d'âge. Les hommes noirs sont sous-représentés à hauteur de près de 60 % et les femmes noires à hauteur de 30 à 40 %. De même, les Indiens d'Amérique et les autochtones d'Alaska sont sous-représentés à plus de 60 %.
« Ces résultats montrent l'urgence de mieux évaluer et identifier des stratégies efficaces pour améliorer le recrutement des futurs médecins », écrivent les auteurs, en rappelant que le manque de représentativité peut nuire à la qualité et à la sécurité des soins.
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