Pour la deuxième fois en moins d'un mois, les autorités sanitaires alertent les professionnels de santé sur les tensions d'approvisionnement qui affectent certains des antibiotiques les plus prescrits en France, notamment pour les enfants. Ce lundi, la Direction générale de la Santé leur a adressé un nouveau DGS-urgent rappelant les bonnes pratiques en matière de prescription et recommandant la délivrance à l'unité de ces médicaments.
« Les difficultés d'approvisionnements en amoxicilline, seule ou en association à l'acide clavulanique, persistent », indique la DGS dans ce texte. Elle en préconise la dispensation à l'unité, et non plus par boîte, comme la loi l'autorise depuis mars 2022 (dans le cas des traitements antibiotiques par voie orale présentés en blister ou sachet-dose). En pratique, le pharmacien remettra au patient le nombre exact d'unités prescrites. Après délivrance, les unités restant dans la boîte seront conservées à la pharmacie de façon à être utilisées lors d'une dispensation ultérieure.
Streptocoque A
La DGS rappelle la conduite à tenir face à la recrudescence d'infections invasives à streptocoque A, sujet qui avait déjà fait l'objet d'un DGS-Urgent. Le streptocoque A est « le plus souvent responsable d’infections non invasives bénignes, comme les angines érythémateuses ou érythémato-pultacées, ou l’impétigo », qui ne justifient pas de prescription d'antibiotique.
Les autorités sanitaires ont également relayé des recommandations du groupe de pathologie infectieuse de la Société française de pédiatrie, de l'Association française de pédiatrie ambulatoire et de la Société française de pathologie infectieuse.
Ce groupe alerte sur un effet domino, les difficultés d'approvisionnement des formes pédiatriques d'amoxicilline retentissant sur la disponibilité de l'ensemble des formes orales d'antibiotiques et d'antibiotiques pédiatriques. Il préconise « le raccourcissement des durées de traitement pour toutes les pathologies fréquentes ». « Cela doit devenir la règle en période de difficultés d’approvisionnement », martèle la DGS.
Retour à la normale « dans les semaines, les mois qui viennent »
Concernant l'amoxicilline, le ministre de la Santé, François Braun, avait reconnu le 20 novembre qu'une date de retour à la normale était « difficile à dire », avant d'ajouter : « Dans les semaines, les mois qui viennent ». Ce médicament subit « de fortes tensions d'approvisionnement » sous sa forme la plus employée chez les enfants, avait constaté le 18 novembre l'agence publique du médicament (ANSM), évoquant une situation qui pourrait durer jusqu'en mars.
Les autorités sanitaires pointent du doigt une hausse de la demande après plusieurs années marquées par la crise du Covid et des restrictions sanitaires qui avaient réduit la propagation de multiples maladies. « Les stocks n'ont pas été à la hauteur habituelle » et « les lignes de production doivent être relancées », avait détaillé l'ANSM lors d'une conférence de presse.
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