Mme V, qui avait perdu son fils pendant la guerre, Mme T, très âgée, isolée, qui ne voyait personne. Elles nous attendaient. Ma grand-mère les écoutait ? Et moi aussi. Du côté de mon père, pharmacien dans le Haut-Jura. Quand il y avait trop de neige, il partait le dimanche matin avec les skis de fond sur le toit de la voiture pour atteindre les maisons isolées, les vieilles fermes et leur apporter leurs médicaments. Et écouter, soigner... j'ai appris avec eux. C'était naturel. J'ai continué, quand j'étais pensionnaire, à rendre visite à des personnes âgées, puis j'ai fait médecine. Et psychiatrie...
Psychiatre
En 2010, je suis partie à Haïti suite au séisme afin de porter secours aux enfants survivants d'une crèche où, malheureusement, mon fils adoptif Arthur est décédé.
J'ai pu faire de nombreux soins à 50 survivants que je n'oserais décrire compte tenu de la gravité des lésions et du peu de matériel. Lors d'une soirée, alors que je me reposais tout en pensant à mon fils disparu, à ses petits copains survivants blessés, j'ai entendu un cri dans la nuit noire, derrière la crèche dans les décombres des bâtiments. Je me suis précipitée dans la nuit et là j'ai eu la surprise de ma vie : une maman que je connaissais était en train d'accoucher.
J'ai eu l'honneur de donner la vie à un magnifique petit garçon à quelques mètres d'où mon petit Arthur était décédé 10 jours plus tôt. C'est là que j'ai compris qu'être médecin pouvait amener la vie, la joie parmi les pleurs. En souvenir de mon fils, j'ai pleuré de joie.
Médecin généraliste
A l'âge de 9 ans (1945), j'ai fait une chute d'un mur de 50 cm de hauteur : douleur tiers inférieur de la jambe droite. Transporté par des copains chez le médecin du village à 16 heures. Allongé sur un canapé dans la salle d'attente, le médecin étant en visite à l'extérieur. Examiné à 19 heures : diagnostic clinique, fracture en bois vert du tibia.
Pas de radio. Pose d'un plâtre durant un mois. Enlèvement du plâtre. Le médecin me dit : « Lève-toi et marche. »
Aucune douleur ni impotence. J'ai tout de suite pensé : c'est un sorcier, d'où mon désir de devenir médecin. Tout cela sans prise d'honoraire en raison de la situation modeste de ma mère, veuve de guerre.
Médecin radiologue retraité
Un petit garçon de 3 ans qui convulsait pour un neuropaludisme. Après les premiers soins, je l'ai mis dans ma voiture, je l'ai déposé en pédiatrie et, quand je suis revenue, une vingtaine d'enfants entre 2 et 3 ans m'attendaient sans aucune parole, juste le regard pour savoir si j'avais sauvé leur ami. C'était en Afrique, au bord de la lagune en 2002.
Médecin généraliste
Etude et Pratique
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