DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES PETITS RUISSEAUX font les grandes rivières. C’est à ce proverbe que la direction de l’INPS, la Sécurité sociale italienne, a dû penser en exigeant des médecins de famille la diminution du nombre d’arrêts maladie. Dans une circulaire expédiée vendredi dernier, l’organisme principal de protection sociale leur réclame une diminution de 3 % du nombre de certificats d’ici à la fin de l’année.
La Sécu transalpine a annoncé le déploiement de ses troupes sur le terrain - des inspecteurs médicaux chargés de vérifier l’état de santé réel des salariés en congés maladie. Une façon d’exercer un double contrôle pour l’INPS qui juge les médecins généralistes trop généreux en matière d’octroi des arrêts de travail. Le régime de Sécurité sociale table sur la sévérité de ses « 007 » pour débusquer les fraudeurs. Mais il s’agit aussi de réduire tous les certificats de complaisance. La réglementation italienne autorise en effet les inspecteurs à réduire la durée d’un congé. Ils peuvent même annuler le certificat.
L’INPS qui dépense chaque année deux milliards d’euros au titre des arrêts maladie (salaire et cotisations à partir du 4ème jour) rêve de voir fondre ce budget.
Maîtrise comptable.
Aussitôt connue, la circulaire a hérissé le poil de nombreux praticiens italiens. « Nous demander de réduire le nombre de certificats de 3 % équivaut à dire que ces certificats signés par des médecins de famille sont faux ! » s’indigne Roberto Carlo Rossi, président de l’Ordre des médecins de famille milanais. Dans une lettre adressée à la direction de l’INPS, Roberto Carlo Rossi ne mâche pas ses mots : « en formulant un diagnostic, le médecin ne peut pas tenir compte des paramètres économiques ». En clair, comment la Sécu peut-elle demander aux blouses blanches de jouer avec la santé des patients pour redresser ses comptes durablement plombés ?
Au-delà de la polémique, la multiplication des arrêts maladie est une réalité en Italie. Le lundi notamment,
« nombre de salariés ont tendance à vouloir rallonger la pause week-end » confie un médecin romain sous couvert d’anonymat. Il avoue qu’une partie de sa clientèle lui demande souvent le lundi matin de rédiger un petit certificat...
Les fonctionnaires déjà ciblés.
Pour éviter les abus, le président de l’Ordre des médecins milanais a proposé de réunir la Sécurité sociale, le ministère de la Santé et les représentants des médecins « pour trouver des solutions correctes ».
Mais la polémique n’est pas nouvelle. En 2011 déjà, Renato Brunetta, ministre de la Fonction publique du gouvernement Berlusconi, avait suscité une levée de boucliers en annonçant une diminution de salaire pour les fonctionnaires en congé maladie. Résultat : le nombre d’arrêts de travail avait chuté de 40 % en un an !
L’INPS se dit prête à entamer une franche discussion avec les médecins. Mais elle souligne que sa circulaire était inévitable...dès lors que le volume des arrêts maladie est en hausse régulière depuis plusieurs années.
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