Si la chirurgie bariatrique améliore de nombreux aspects de la santé des adolescents qui y ont recours, elle n’est pas associée à une amélioration notable de la santé mentale de ces jeunes, cinq ans après l’intervention. Tirés d’une étude suédoise, publiée dans The Lancet Child and Adolescent Health, ces résultats suggèrent qu’un suivi de long terme est nécessaire après une telle chirurgie.
Les chercheurs se sont penchés sur les cas de 161 adolescents âgés de 13 à 18 ans souffrants d’obésité sévère : 81 participants avaient subi une chirurgie bariatrique et avaient un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 45 avant l’intervention et 80 avaient reçu un traitement conventionnel contre l’obésité et avaient un IMC moyen de 42.
Avant le traitement (chirurgical ou conventionnel), les pourcentages d’adolescents suivant un traitement psychiatrique étaient similaires dans les deux groupes (20 % dans le groupe « chirurgie » et 15 % dans le groupe de contrôle), et tous les deux bien supérieurs à la moyenne dans la population générale (2 %).
Une amélioration sur l'estime de soi
Cinq ans après la chirurgie, la proportion d’adolescents s’étant vus prescrire un traitement psychiatrique, de même que la proportion de ceux qui ont été pris en charge pour des soins psychiatriques, a augmenté dans les deux groupes. Mais, les adolescents ayant subi une intervention chirurgicale ont continué à recevoir beaucoup plus de soins hospitaliers et ambulatoires pour des problèmes de santé mentale que ceux du groupe témoin (36 % contre 21 %).
Quelques améliorations ont néanmoins été observées. Dans le groupe ayant subi une chirurgie, l’estime de soi après 5 ans s’est améliorée. Les bénéfices portent également sur le « binge eating », comportement alimentaire qui se réduit après la chirurgie.
« Le haut niveau de risque pour la santé mentale des adolescents avec une obésité sévère doit être mieux compris, analyse le Dr Stasia Hadjiyannakis, de l’Université d’Ottawa, dans un commentaire de l’article. La chirurgie bariatrique ne semble pas alléger ces risques, malgré une perte de poids importante et d’autres bénéfices pour la santé. Nous devons militer et soutenir les stratégies visant à réduire les biais et les discriminations dont sont victimes ceux qui souffrent d'obésité. Ainsi nous lutterons contre les risques pour la santé mentale. »
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