La transmission de la grippe serait encore plus facile qu’on le croit, selon une étude parue dans les « PNAS », puisque simplement respirer (sans tousser ni éternuer) suffirait à répandre le virus.
Éviter les gens qui toussent ou éternuent, se laver fréquemment les mains et garder propres les surfaces que l’on touche ne suffirait donc pas à se protéger contre la grippe. En effet, le virus se transmettrait par la simple respiration.
Échantillons d’air exhalé, avec ou sans toux
Les chercheurs ont inclus dans leur étude 142 personnes atteintes de la grippe (cas confirmés) entre décembre 2012 et mars 2013. Ils ont recueilli en tout 218 échantillons d’air exhalé (dans une machine nommée Gesundheit II) pendant 30 minutes, aux 1er, 2e et 3e jours après le début des symptômes. Pendant ces 30 minutes, les personnes respiraient simplement, parlaient (elles devaient répéter l’alphabet trois fois), et pouvaient si elles en ressentaient le besoin éternuer ou tousser.
Or, 11 (48 %) des 23 échantillons récupérés en l’absence de toux ou d’éternuements comportaient de l’ARN viral. Les auteurs ont toutefois observé que la présence d’ARN viral dans les aérosols était positivement associée au nombre d’épisodes de toux et d’éternuements (ainsi qu’à l’IMC) et négativement au nombre de jours depuis le début des symptômes. « Nous avons trouvé que les patients pouvaient contaminer l’air juste en respirant, sans toux ni éternuement », indique le Pr Donald Milton, auteur senior de cette étude et professeur de santé environnementale à l’école de santé publique de l’université du Maryland. « Les personnes grippées génèrent des aérosols infectieux (des gouttelettes qui restent suspendues dans l’air pendant longtemps) même quand ils ne toussent pas, et surtout durant les premiers jours de la maladie. Donc quand quelqu’un a la grippe, il devrait rester chez lui plutôt que d’aller travailler et d’infecter les autres. »
Selon les auteurs, ces résultats pourraient être utilisés pour améliorer les modèles mathématiques du risque de transmission aéroportée de la grippe et développer des interventions de santé publique plus efficaces pour réduire l’impact d’une épidémie de grippe.
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