APRÈS DEUX ANS de débats passionnés, le Parlement européen a approuvé mercredi une loi limitant et encadrant strictement les expérimentations sur les animaux. Le texte qui, selon le commissaire européen John Dalli, doit mettre l’Union européenne « à la pointe de la protection animale », est le résultat d’un compromis entre les partisans de l’abolition totale de l’expérimentation sur les animaux et ceux qui la jugent indispensable à la recherche. Les législateurs européens ont cependant affirmé que l’interdiction de l’expérimentation animale devait demeurer « l’objectif ultime ».
L’expérimentation animale à des fins scientifiques reste ainsi autorisée pour la recherche fondamentale, ainsi que la recherche sur les maladies de l’homme, des animaux et des plantes, notamment, et pour les essais de médicaments et la protection des espèces et, enfin, l’enseignement universitaire et les enquêtes médico-légales. Mais la douleur et le stress de l’animal doivent êtres réduits au minimum et les méthodes de substitution doivent être utilisées chaque fois que possible.
Le texte interdit l’expérimentation sur les grands singes (chimpanzé, le bonobo, le gorille ou l’orang-outan). L’utilisation des autres primates (ouistiti, macaque...) est restreinte mais non proscrite, car cela aurait pu entraver la recherche sur des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer.
Certains responsables européens ont mis en avant le risque de délocalisation de la recherche si l’interdiction était trop stricte. Aussi, les législateurs ont-ils prévu une clause de sauvegarde à laquelle les États pourront faire appel pour des raisons exceptionnelles et scientifiquement justifiables.
La nouvelle législation complète une loi adoptée en 2009 qui interdit les tests sur animaux de produits cosmétiques, excepté pour les tests de toxicité de longue durée, qui seront bannis en 2013. Près de 12 millions d’animaux sont utilisés chaque année à des fins expérimentales dans l’UE.
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