La neuro-illumination pour ralentir l’évolution : l’essai NIR est lancé

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Publié le 23/04/2021
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Un dispositif implantable de technologie proche infrarouge pourrait réduire significativement la progression de la maladie de Parkinson. Un essai clinique vient de commencer à Grenoble.
Les symptômes sont temporairement limités sans arrêter la neurodégénérescence

Les symptômes sont temporairement limités sans arrêter la neurodégénérescence
Crédit photo : Phanie

La photobiomodulation ciblant la substance noire pourrait arrêter la neurodégénérescence des neurones dopaminergiques dans la maladie de Parkinson. Le premier essai du projet Near Infra Red (NIR) visant à évaluer la faisabilité de cette approche a été lancé à Grenoble : le premier patient a été opéré en mars 2021 par le Pr Stephan Chabardès, neurochirurgien au CHU Grenoble Alpes et directeur médical de Clinatec.

L’essai est l’aboutissement de 10 ans de recherche et le fruit d’une collaboration CEA/CHU Grenoble Alpes/Université Grenoble Alpes/Boston Scientific. Le projet est porté par Clinatec, un laboratoire du CEA fondé par le Pr Louis-Alim Benabid, le père de la stimulation cérébrale profonde il y a 34 ans. Cette technique chirurgicale avec dispositif implantable, récompensée par le Prix Lasker en 2014, délivre un courant électrique à haute fréquence pour moduler l’activité pathologique des cibles neurales : les symptômes sont temporairement limités sans arrêter la neurodégénérescence.

Suivi de quatre ans chez 15 patients

L’objectif de la neuro-illumination dans le proche infrarouge est différent : il s’agit bien de ralentir le processus pathologique et de préserver le plus possible les fonctions motrices des patients. L’illumination est réalisée grâce à un dispositif intracérébral implantable développé au CEA-Leti, pionnier dans le domaine des micro- et nanotechnologies, en partenariat avec Boston Scientific. Ce système est constitué d’un neurostimulateur implantable, relié à un générateur optique, lui-même raccordé à une fibre optique délivrant une lumière proche infrarouge au cerveau.

Après des résultats précliniques prometteurs publiés il y a cinq ans (1), l’essai du projet NIR voit le jour cette année. Le premier patient a été opéré avec succès et l’équipe en recherche 14 autres à inclure. Le protocole est ouvert aux patients atteints de maladie de Parkinson, âgés de moins de 65 ans, diagnostiqués depuis moins de deux ans et répondant à tous les critères d’inclusion. Le suivi est programmé sur quatre ans, à la fois sur le plan clinique mais aussi par imagerie métabolique avec le centre Cermep de Lyon dans le but d’évaluer les effets cérébraux du dispositif innovant. Plusieurs centres hospitaliers ont rejoint le CHU de Grenoble Alpes et Clinatec pour faciliter le recrutement : l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille, l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP) et les Hospices civils de Lyon.

(1) F. Darlot et al., Ann Neurol, 2016. doi.org/10.1002/ana.24542

Dr Irène Drogou

Source : Le Quotidien du médecin