ENCEINTES, les femmes ont davantage encore de risque d’être infectées par le VIH. Mais, surprise, leurs partenaires masculins sont tout aussi concernés. Selon une étude menée dans 7 pays d’Afrique de l’Est, la grossesse doublerait le risque de transmission du VIH chez les hommes. L’équipe du Pr Nelly Mugo de l’université de Nairobi, en collaboration avec l’université de Washington, a suivi pendant deux ans 1 085 couples, dont le partenaire masculin seul était infecté par le virus, et 2 236 autres, où la femme seule l’était. Au cours de cette période, 823 grossesses sont survenues. Il est apparu que la grossesse augmentait le risque de transmission du VIH à la fois de l’homme à la femme et de la femme à l’homme. Tandis que chez les femmes ayant un partenaire séropositif pour le VIH, certains facteurs autres que la grossesse, par exemple les pratiques sexuelles, semblent contribuer à augmenter la transmission virale, l’association entre la grossesse et le risque de VIH était plus évident chez les hommes, même après ajustement sur l’absence de préservatifs et de circoncision. Étonnamment, la charge virale et le taux de CD4 du partenaire infecté n’avaient aucun effet sur le risque de transmission virale. Pour les auteurs, le risque majoré de transmission de la femme vers l’homme pendant la grossesse serait expliqué par les changements physiologiques et immunologiques liés à cet état particulier.
Le ténofovir en gel à l’essai.
L’utilisation de microbicides vaginaux pendant la grossesse pourrait ainsi être particulièrement intéressante, pour protéger la femme ou l’homme selon la situation. Les jeunes femmes africaines sont particulièrement vulnérables, puisque deux tiers des sujets infectés sont africains et que les femmes représentent plus de 60 % des cas dans cette population. Ainsi, les jeunes filles âgées de 15 à 24 ans sont trois fois plus à risque d’être infectées que leurs congénères masculins.
Des médecins de Pittsburgh ont testé pour la première fois la tolérance d’un gel microbicide à base de ténofovir chez des femmes enceintes. De précédents travaux avaient en effet montré que l’administration de ténofovir par voie orale en prévention de la transmission fœto-maternelle était bien tolérée avec de faibles taux sanguins chez le nouveau-né. L’équipe dirigée par le Dr Richard Beigi a ainsi constaté chez 16 femmes enceintes et en bonne santé que les taux du médicament au niveau du cordon ombilical étaient 40 fois plus bas que per os, et la quantité absorbée dans le sang maternel était entre 50 et 100 fois moindre. Une seule dose de ténofovir en gel (40 mg) était appliquée par jour environ deux heures avant un accouchement programmé par césarienne. Les chercheurs ont d’une part effectué des tests sanguins maternels avant et vingt-quatre heures après l’application de gel, et d’autre part recueilli des prélèvements de diverse nature, sanguins au niveau du cordon ombilical, de liquide amniotique, de tissu placentaire et utérin. Aucun effet secondaire grave n’a été constaté. Une étude plus large est prévue chez des femmes enceintes et allaitantes.
Microbicides 2010, International Conference on Microbicides, Pittsburgh.
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