Des souris dans l’espace pour éclairer la recherche médicale

Publié le 19/04/2013
1366375280426962_IMG_103639_HR.jpg

1366375280426962_IMG_103639_HR.jpg
Crédit photo : Inserm/ P. Latron

Dans le cadre d’une expérience de biologie médicale menée par le CNES, l’agence spatiale française, en coopération avec la Russie, 15 souris astronautes décollent ce vendredi du cosmodrome de Baïkonour et vont passer un mois en orbite autour de la Terre à bord d’un biosatellite automatique BION.

L’objectif de leur mission est de permettre de mieux comprendre les conséquences fonctionnelles d’un voyage spatial, d’une part sur le système cardio-vasculaire et, d’autre part, sur les systèmes musculaires et osseux. La recherche spatiale offre, à l’heure actuelle les seuls modèles d’inactivité physique extrême au long cours, permettant d’étudier les effets de la sédentarité. Des avancées sont attendues dans le domaine de la recherche médicale et la physiopathologie du risque cardio-vasculaire, de l’ostéoporose et du syndrome métabolique.

Une première mondiale

Cinq souris sont équipées de capteurs implantables qui mesurent en continu la pression artérielle et la fréquence cardiaque, avant, pendant et après le vol. « Ce suivi permanent, rendu possible grâce à un système de télémétrie adapté par le CNES pour être fonctionnel dans l’espace et compatible avec le biosatellite, est une première mondiale », soulignent les scientifiques. Responsable scientifique du projet, le Dr Marc-Antoine Custaud du laboratoire de Biologie neurovasculaire et mitochondriale intégrée (Université d’Angers/CNRS/INSERM) analysera les données recueillies pour comprendre les dysfonctions cardio-vasculaires induites par la microgravité.

Deux autres équipes, celle de Laurence Vicot (unité INSERM 1059 « Biologie intégrative du tissu osseux ») à Saint-Étienne et celle de Stéphane Blanc de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS/Unistra) à Strasbourg seront chargées d’étudier les conséquences du vol spatial sur les structures osseuses pour la première et sur le tissu musculaire pour la seconde. Des prélèvements destinés aux deux laboratoires français seront donc effectués sur dix autres souris sur le site même de l’atterrissage afin de décrypter les processus métaboliques et cellulaires en jeu dans les mécanismes d’adaptation.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr