DE 20 À 25 % DES PATIENTS souffrant d’une infection par le VIH sont également porteurs du VHC. On sait que le VIH augmente la gravité et la rapidité d’évolution de l’hépatite C. Les chercheurs mettent beaucoup d’espoirs dans deux nouvelles molécules : boceprevir et telaprevir, qui donnent des résultats intéressants en cas de VHC de génotype 1.
Trithérapie VIH-VHC.
L’essai ANRS-HC26 TelapreVIH (coordonné par Laurent Cote, Lyon) et l’essai ANRS-HC27 BocepreVIH (Isabelle Poizot-Martin, Marseille) constituent les premières études de trithérapie anti-VHC en cas de coinfection et d’échec du traitement standard associant peginterféron et ribavirine.
Le traitement a été donné pendant 24 à 72 semaines, chez 64 (boceprevir) et 69 personnes (telaprevir). Les résultats intermédiaires à 16 semaines ont été présentés à la CROI. On constate dans le cas de l’association PegIFN-RBV-Boceprevir que la charge virale du VHC est à cette étape dans 63 % des cas inférieure à la limite de détection du VHC (15 IU/mL).Pour l’association PegIFN-RBV-Telaprevir, le taux est de 88 %. Des problèmes de tolérance peu différents de ceux rencontrés par les patients mono-infectés, sont constatés. Ces premiers résultats encourageants laissent espérer un traitement plus efficace de cette co-infection difficile.
Transmission mère-enfant.
La dernière étape à franchir dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est celle de l’allaitement, particulièrement problématique dans les pays du sud. " Pour la première fois on dispose de données sur l’efficacité d’une stratégie de traitement de l’enfant pour la prévention de la transmission du VIH-1 pendant 12 mois entiers d’allaitement ».
L’étude ANRS 12174 Promise-PEP a été mise en place pour chercher une alternative à la névirapine, qui est la prophylaxie préconisée par l’OMS chez le nouveau-né et est à risque de résistance. On évalue la lamivudine ainsi que l’association lopinavir/ritonavir, des solutions qui induisent a priori moins de résistances. Fin avril 2012, l’étude comptait 1 273 enfants en Afrique, qui ont été traités à partir du 7e jour de vie et jusqu’à une semaine après le sevrage. La durée maximale de traitement est de 50 semaines. Les premiers résultats globaux sont très encourageants. Le taux de transmission de la mère à l’enfant est de 1,1 % à 12 mois, le taux le plus bas jamais obtenu en période d’allaitement, souligne l’investigateur principal, Philippe Van de Perre (Montpellier).
Femme enceinte.
Enfin, concernant les stratégies de traitement de la femme enceinte séropositive, l’analyse des données concernant l’efavirenz, montre une multiplication par 3 du risque d’anomalies congénitales neurologiques, associées à l’exposition au premier trimestre. Pour l’AZT, il existe un risque deux fois plus élevé d’anomalies congénitales du cœur. La didanosine, qui n’est plus beaucoup prescrite, serait associée à un risque de malformations de la tête et du cou. Selon les spécialistes, les résultats obtenus dans l’ANRS CO 1-EPF (sur 13 124 enfants) doivent être interprétés comme un appel à la vigilance et à la recherche de stratégies alternatives de traitement pour éviter la transmission pendant la grossesse.
*Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes
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