Sur la gauche, des cliniciens-chercheurs qui n'ont pas forcément le temps, ni la vocation, d'amener des candidats biomarqueurs à pleine maturité ; sur la droite, des industriels dans l'attente de ces mêmes candidats biomarqueurs arrivés à un stade suffisamment avancé de preuve de concept pour se lancer dans le développement de nouveaux diagnostics. Chacun sur sa rive voit souvent l'autre trop loin pour agir.
« Il y a un chaînon manquant », lance le Pr Éric Thouvenot, neurologue au CHU de Nîmes et chercheur à l'Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier. « À partir de la preuve de concept obtenue sur la base d'outils extrêmement pointus, mais où l'analyse d'échantillons très lourde et coûteuse ne peut être réalisée que sur de petites cohortes de patients, nous avons besoin d'outils intermédiaires, plus simples d'utilisation, plus ciblés sur les 5 ou 6 marqueurs que l'on veut valider sur de larges cohortes de patients », précise le clinicien-chercheur. Des outils qui font donc aujourd'hui défaut. « Idéalement, ce n'est pas au chercheur de faire ces validations-là », condense Gérard Mathis, vice-président innovation de Cisbio Assays (technologies biomédicales) en désignant notamment les sociétés d'accélération de transfert de technologies (SATT), comme le financeur naturel des preuves de concept. « Il faut que des sociétés, prestataires pour les SATT, agissent comme plateformes de validation de ces biomarqueurs », poursuit-il.
Ainsi, le chercheur et l'industriel conviennent que ce type de plateformes constitue l'élément absent. « D'une part, le chercheur ne ferait plus un travail qui n'est pas le sien, ajoute encore Gérard Mathis. D'autre part, l'industriel disposerait de la validation d'un travail répondant à des normes qu'il comprend. » Cette lacune identifiée, les acteurs concernés, les SATT en premier lieu, travailleraient à la désignation de ces plateformes qui dès lors que leur valeur ajoutée est avérée, pourraient prétendre à une part de propriété industrielle sur le brevet... le nerf de la guerre.
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