Le MEDEF a exprimé ce mardi de vives critiques contre le projet de loi de santé, lors de sa conférence de presse mensuelle. À quelques heures de l’examen de cette réforme en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, puis en séance plénière du 31 mars au 10 avril, l’organisation patronale a fustigé la méthode du gouvernement et sa « totale absence d’ambition et de vision ».
« Nous ne comprenons absolument pas cette loi qui va à l’encontre de ce que le gouvernement promeut et doit faire depuis des mois, a déclaré Pierre Gattaz, président du MEDEF. Les conséquences de la loi santé, si elle va jusqu’au bout, seraient un système plus coûteux, plus complexe, une augmentation des dépenses publiques et in fine une probable destruction d’emplois. »
« La soutenabilité financière du système n’est pas assurée aujourd’hui et encore moins demain », poursuit le patron des patrons, qui observe que l’ONDAM [objectif national de dépenses d’assurance-maladie] continue de progresser plus vite que le PIB.
Crainte des actions de groupe
La généralisation du tiers payant n’est pas jugée « opportune » par le MEDEF. « Elle va coûter cher sans répondre à une nécessité », a fustigé Pierre Gattaz, car « des dispositifs existent pour protéger les plus démunis ».
De même, la possibilité d’actions de groupe dans le domaine de la santé est perçue comme un « signal très négatif porté à l’innovation », étant « source d’hyperjudiciarisation ». Le patronat considère cette réforme « prématurée » en l’absence d’étude préalable.
Rappelant que l’hôpital public concentre 37 % des dépenses de santé en France, le MEDEF a apporté son soutien aux cliniques privées qui s’estiment toujours pénalisées par la refondation du service public hospitalier (et l’interdiction de dépassement d’honoraires dans ce cadre). « Les cliniques représentent 25 % de l’offre, 34 % de l’activité mais ne touchent que 17 % des financements. Leurs tarifs sont 22 % moins élevés que dans le public mais le projet de loi les pénalise encore », a argumenté Pierre Gattaz. Le président du MEDEF demande que le secteur privé de la santé soit « pris en considération à son juste poids dans l’économie » française.
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