L'Agence nationale de sécurité du médicament alerte patients et professionnels sur les risques de troubles psychiatriques et de la fonction sexuelle lors d'un traitement par finastéride.
Ce médicament est utilisé à la dose de 1 mg (Propecia et génériques) dans le traitement de la chute de cheveux (alopécie androgénétique chez l'homme) depuis 1999. Et à 5 mg (Chibro-Proscar et génériques), dans le traitement des symptômes de l'hypertrophie bénigne de la prostate depuis 1992. Quelque 30 000 hommes en consommeraient, selon l'ANSM. « L'utilisation du finastéride 1 mg fait l'objet d'une surveillance étroite tant au niveau européen que national », rappelle l'agence.
Dans un courrier aux professionnels de santé (généralistes, dermatologues, psychiatres, endocrinologues, andrologues, urologues, neurologues, gériatres et pharmaciens), les laboratoires rappellent que les patients doivent être informés du risque de troubles psychiatriques observés (depuis 2017) pendant et après l'utilisation du finastéride : anxiété, changements de l'humeur, dépression, et dans une moindre mesure pensées suicidaires.
Arrêt immédiat du Propecia en cas de troubles
Les troubles sexuels susceptibles d'apparaître sont la dysfonction sexuelle (dysfonction érectile, troubles de l'éjaculation, diminution de la libido). Ils peuvent persister après l'arrêt du traitement.
Un patient sous finastéride 1 mg développant des symptômes psychiatriques doit arrêter son traitement et consulter son médecin ; en revanche, il ne doit pas interrompre sa cure seul s'il prend des doses de 5 mg pour une hypertrophie de la prostate et doit consulter rapidement.
Un document pour les patients
Dans un deuxième temps, l'ANSM indique qu'un document d'information sera mis à disposition des patients, ce qui permettra de favoriser l'échange avec le médecin sur la question de la balance bénéfices-risques.
Élaborée en collaboration avec les représentants des patients, cette fiche sera remise par le médecin lors de la consultation et par le pharmacien au moment de la délivrance. Elle invite les patients à n'omettre aucun de leurs antécédents médicaux ni traitements en cours, « car ceux-ci pourraient remettre en question la prescription du finastéride au regard de ses effets indésirables ». « Il est important de pouvoir discuter des solutions alternatives à la prise de finastéride », est-il souligné dans le document, qui prône « un délai de réflexion » avant d'entamer ce traitement de longue durée.
Tout effet indésirable doit être signalé sur le site : signalement-sante.gouv.fr
Le 12 novembre, la justice a ordonné des expertises pour évaluer le lien éventuel entre la prise de finastéride et les troubles ressentis par trois hommes, dont l'un s'est suicidé en 2016, après une saisine en référé du tribunal de grande instance de Nanterre.
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