Nouvelle organisation de l'activité, rémunération en chute libre, impact sur la vie personnelle, la crise liée au Covid-19 a bousculé le quotidien des soignants, révèle un baromètre national* de 360 medics, une application destinée aux professionnels de santé.
65 % des professions libérales accusent une baisse de leur charge de travail, notamment les médecins : 44 % déclarent avoir une activité ayant diminué de moitié. Les revenus en prennent évidemment un coup. 60 % des professionnels de santé ont vu leur rémunération chuter. 70 % des médecins libéraux interrogés déclarent même que leurs revenus ont diminué d'au moins 30 %.
À l’inverse, chez les hospitaliers, les établissements médico-sociaux et les EHPAD, la charge de travail a augmenté pour 57 % des répondants. Plus de 40 % des infirmiers et des aides-soignants et 24 % des médecins hospitaliers estiment que leur charge de travail a grimpé d'au moins 30 %. Les Franciliens et les soignants du Grand Est considèrent avoir augmenté leur charge de travail de 50 % pendant l'épidémie.
En termes d'organisation du travail, les professionnels de santé ont dû composer. 43 % des libéraux ont renoncé à des consultations physiques et 28 % à des visites à domicile. En revanche, ils ont développé les conseils par téléphone (63 %) et la téléconsultation (48 %). Sur la gestion des cabinets, plusieurs changements se sont opérés : désinfection plus fréquente des locaux (84 %), distanciation sociale (61 %), mise à disposition de gel hydroalcoolique (55 %) et de masques (37 %), création d'une filière Covid-19 (32 %).
Les hospitaliers aussi ont modifié leur mode d'exercice. Plus d'un professionnel de santé sur deux a renoncé à des actes physiques comme les consultations et 15 % aux visites à domicile. Ils sont nombreux à avoir saisi l'opportunité de la télémédecine et avoir donné des conseils par téléphone (40 %) et téléconsulter (25 %). Sur l'organisation des services, deux tiers des hospitaliers précisent qu'une filière Covid-19 a été créée.
Difficultés à suivre les patients pour deux médecins sur trois
Toutes ces nouvelles organisations n'ont cependant pas été sans risques. Le manque de matériel a été source de stress : 83 % des libéraux et 75 % des hospitaliers ont déclaré manquer de masques FFP2, chirurgicaux, de gels hydroalcooliques, de surblouses et de lunettes de protection.
Autre information, 68 % des médecins libéraux ont rencontré des difficultés dans le suivi et le traitement de leur patient. La moitié de ces professionnels de santé estiment qu'ils n'ont pas revu un tiers de leur patientèle en raison de la crise. Ces difficultés ont engendré des inquiétudes surtout pour le suivi des patients diabétiques, insuffisants cardiaques ou les personnes âgées.
La crise a aussi changé le comportement des professionnels de santé avec leurs proches. Trois quarts d'entre eux décontaminent leurs affaires en rentrant à la maison. Plus d'un professionnel sur deux y applique les mesures barrières et 41 % ont adopté la distanciation sociale avec leur famille.
* Sondage réalisé en ligne entre le 23 avril et le 14 mai auprès de 3 654 professionnels de santé libéraux et hospitaliers, dont 764 médecins (348 généralistes, 80 réanimateurs et urgentistes, 32 gériatres, etc.).
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