Discret sur les économies réclamées à la branche maladie lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale pour 2019, le gouvernement a finalement détaillé ses intentions – en annexe du projet de loi de finances.
L'addition globale était connue. « Tenant compte des besoins des hôpitaux et de la nécessité d’investir dans la transformation du système de santé », l’objectif national de dépenses d'assurance-maladie a comme prévu été relevé à 2,5 % (contre 2,3 % en 2018), ce qui suppose néanmoins la réalisation d’un « quantum d’économies de l’ordre de 3,8 milliards d'euros » par rapport à la pente naturelle des dépenses, peut-on lire.
Le tableau, poste par poste (ci-contre), donne la mesure des efforts que chaque secteur devra accomplir. Au grand dam de l'industrie pharmaceutique, la régulation du médicament (actions sur les tarifs des produits de santé et remises) doit procurer 1,36 milliard d'euros, dont 850 millions d'euros en ville sur les prix nets des molécules et des dispositifs médicaux.
Dans les établissements, le gouvernement attend 210 millions d'euros d'économies de la réorganisation des parcours de soins (chirurgie ambulatoire, alternatives à l'hospitalisation, baisse des séjours évitables) et 415 millions au titre de la rationalisation des achats.
Du côté des spécialités techniques, on relèvera les contributions particulières de la biologie (120 millions d'euros) et de la radiologie (85 millions), désormais « négociées » dans le cadre de protocoles sur la pertinence des soins (et non plus imposées sous forme de décotes unilatérales). Plus opaque, une ligne budgétaire prévoit d'épargner 190 millions « sur les autres actes ». Les efforts réclamés dans le cadre de la maîtrise médicalisée représentent un demi-milliard d'euros…
Enfin, le gouvernement accroît la pression sur les prescriptions de transports sanitaires (135 millions d'euros attendus) mais surtout sur les arrêts de travail avec 200 millions budgétés sur les indemnités journalières – deux fois plus que ce que doit rapporter la lutte contre la fraude…
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