Les cellules tumorales sont sans gènes ! En effet, il est connu que les cellules cancéreuses suppriment des gènes qui empêchent leur développement. Or, si ces délétions permettent de faire disparaître les gènes suppresseurs de tumeurs, elles entraînent parfois aussi la suppression d’autres gènes à proximité qui n’ont aucun rapport avec le développement tumoral. Ce phénomène baptisé « létalité collatérale » serait une piste thérapeutique pour plusieurs cancers en particulier celui du pancréas selon une étude américaine parue dans Nature le 18 janvier.
Quand la perte d’un gène en cache une autre
« Dans un effort visant à étendre les stratégies thérapeutiques (…), nous avons identifié une vulnérabilité (…) dans les cancers pancréatiques qui peut être ciblée pharmacologiquement dans certaines populations de patients », argue le post-doctorant Prasenjit Dey, co-auteur de l’article.
Apparemment, le suppresseur de tumeur SMAD4 est supprimé dans un tiers des cancers du pancréas, or les chercheurs ont découvert que lorsque cela se produit, un gène traduisant pour une enzyme métabolique nommé ME2 est également éradiqué chez la souris. Ils ont donc supprimé le gène ME3 qui est similaire à ME2 et ils ont pu remarquer que cela ébranle la cascade de régulation des acides aminés à chaîne ramifiés. Or, ces acides aminés sont essentiels au développement tumoral. Ainsi, si une thérapie est mise en œuvre pour inhiber ME3, elle permettrait de prévenir la croissance des tumeurs où ME2 a disparu.
« Les données génomiques provenant de plusieurs cancers suggèrent que cette stratégie thérapeutique pourrait aider de nombreux patients, y compris ceux atteints de cancers du côlon ou de l’estomac », conclut Prasenjit Dey.
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