Moins d'un an après l'apparition des premiers cas de coronavirus dans l’Hexagone, la France devrait recevoir les premières doses de vaccin contre le Covid-19 d’ici à début janvier et commencer à vacciner sa population dans la foulée, en débutant par les personnes en Ehpad.
Mais après l'élaboration et la confection de vaccins, une seconde tâche d’ampleur attend désormais les pouvoirs publics : convaincre un maximum de Français de se faire vacciner, Emmanuel Macron ayant décidé de ne pas rendre obligatoire la vaccination anti-Covid.
Et ce ne sera pas une mince affaire, tant une part importante de la population se montre réticente à se faire vacciner. Selon des chiffres officiels — issus de l'enquête CoviPrev* — dévoilés vendredi par Santé publique France, seule la moitié des personnes interrogées (53 %) ont indiqué, en novembre, vouloir « certainement » ou « probablement » se faire vacciner contre le Covid-19. Un résultat en nette baisse par rapport à juillet, où presque deux tiers des répondants (64 %) disaient avoir l'intention de le faire.
« Pas de recette miracle », les MG en première ligne
Cette tâche incombera au nouveau président du « Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale », instance chargée d'appuyer le gouvernement dans les choix qu'il sera conduit à faire en la matière. Fraîchement nommé par le Premier ministre Jean Castex, le Pr Alain Fischer a rappelé ce week-end au Journal du dimanche qu’« en santé publique, il [fallait] d'abord essayer de convaincre ». Le nouveau Monsieur Vaccins du gouvernement — intitulé qu'il rejette — a expliqué comment il comptait s’y prendre, prévenant qu'il n'y avait « pas de recette miracle pour combattre l'hésitation vaccinale ».
Dans cet entretien, le médecin, qui avait mené en 2016 une grande concertation sur la vaccination ayant abouti à l'extension de l’obligation vaccinale pour les enfants, estime que la restauration de la confiance des Français à l'égard de la vaccination ne sera possible que « grâce à des messages bien faits, ciblés, répétés ». L’infectiologue appelle donc à éviter « les arguments d'autorité » et « les injonctions émanant des responsables sanitaires ». « On peut s'inspirer de ce qui a été bien fait en 2018 pour accompagner l'obligation vaccinale chez les enfants », suggère-t-il.
De fait les soignants devraient jouer un rôle primordial dans ce rétablissement de la confiance. « Les informations doivent provenir des personnes auprès desquelles la population a l'habitude de s'informer : généralistes, pharmaciens, infirmières libérales », souligne le Pr Fischer. « Mais, pour répondre, ces professionnels doivent eux-mêmes avoir accès à de bonnes informations », précise-t-il. Selon les chiffres de Santé publique France, 88 % des professionnels de santé libéraux interrogés conseilleraient à leurs patients de se faire vacciner contre le Covid.
Selon cette même source, huit médecins généralistes sur dix ont l’intention de se faire vacciner, soit une proportion plus importante que celle observée chez l’ensemble des professionnels de santé libéraux (68 %). À l’inverse, seuls 55 % des infirmiers indiquent vouloir être vaccinés.
* Sondages régulièrement réalisés par Santé publique France sur un échantillon de 2 000 adultes de France métropolitaine.
(Avec AFP)
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