« La santé mentale des 18-24 ans [est] plus que préoccupante ». C’est ce qu’affirme aujourd’hui la fondation FondaMental devant les résultats d’une enquête réalisée par Ipsos.
Depuis le début de la crise sanitaire, et plus encore depuis quelques mois, la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes inquiète. Si bien que de nombreuses études ont été conduites à ce sujet en France comme à l’étranger auprès de populations d'étudiants. Un travail réalisé en Chine avait montré dès février 2020 que sur plus de 800 000 étudiants du pays, près de 45 % souffraient de troubles de la santé mentale « avec un stress aigu chez 35 % [d’entre eux], 21 % de dépression et 11 % de troubles anxieux », résume la fondation de recherche en psychiatrie. Des chiffres à peu près équivalents à ceux retrouvés en France en avril dernier dans une autre étude conduite auprès de 70 000 étudiants français et dont la moitié s’était avérée présenter des troubles de la santé mentale.
Dans ce contexte, afin d’estimer l'état de santé mentale de tous les jeunes adultes, étudiants ou non, et de saisir les spécificités des problèmes rencontrés par cette classe d’âge par rapport au reste de la population face à la crise actuelle, Ipsos a recruté un échantillon de 1 300 personnes représentatives de la population majeure. Dont 400 sujets de 18 à 24 ans environ.
Anxiété et dépression : des troubles fréquents chez les jeunes
Conclusion : plus d’un tiers des 18-24 ans présenteraient un trouble de la santé mentale, soit 11 points de plus que dans l’ensemble de la population, souligne la fondation.
Parmi les affections principalement rencontrées chez les jeunes figurerait d’abord l'anxiété. « 40 % des jeunes de moins de 25 ans rapportent un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l’ensemble des Français) », indique en effet FondaMental. Et jusqu'à la moitié des jeunes de 22-24 ans — « plus fréquemment isolés, hors du foyer familial », note la fondation — rapporterait un niveau d’altération de leur état de santé mentale nécessitant une évaluation clinique.
La dépression apparaît également particulièrement fréquente, un peu plus de 20 % des moins de 25 ans décrivant des symptômes évoquant des troubles dépressifs « modérément sévères ou sévères ». « La tranche des 22-24 ans semble là encore plus touchée (24 %, presqu’1 individu sur 4, contre 16 % pour les 18-21 ans) », ajoute l’instance de santé mentale. En outre, près d’un tiers des jeunes aurait déjà nourri des idées suicidaires ou d’automutilation.
À noter que ces chiffres apparaissent cohérents avec ceux trouvés dans le cadre d’autres investigations menées à l’échelle internationale. Un travail conduit auprès de 25 000 adultes issus de 10 pays et publié ce mois-ci aurait notamment révélé « que les jeunes de 18 à 24 ans sont ceux qui rapportent le plus d’idées suicidaires (22 %), soit 6 fois plus que les plus de 60 ans », rapporte la fondation.
Manque d’information sur le risque psychiatrique
Or, les jeunes adultes semblent mal connaître les mesures de prévention ou de prise en charge des troubles d’ordre psychiatrique. Seulement 56 % des jeunes répondants ont en effet rapporté savoir quels professionnels de santé consulter en cas de question sur leur santé mentale. Des chiffres tombant aux alentours de 40 %, voire de 30 %, concernant les structures disponibles, les facteurs de risque, la conduite à tenir en cas de « problème rencontré par un proche », les traitements existants et les mesures de prévention des risques psychiatriques.
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