Covid-19

SARS-CoV-2 : les réinfections pas si rares

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Publié le 18/02/2022
Selon une étude de Santé publique France (SPF), près de 3 % des cas de Covid-19 enregistrés dans l'Hexagone pourraient être des réinfections.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Si au début de la pandémie, les cas de réinfection par le SARS-CoV-2 étaient considérés comme exceptionnels, force a été de constater au cours des derniers mois que le phénomène n’était pas si rare. Une étude de Santé publique France (SPF) précise la réalité de ces réinfections, estimant à plus de 400 000 le nombre de cas possibles identifiés sur un peu moins d’un an.

Ce travail a été mené sur la base de données Sidep entre le 1er janvier 2021 et le 27 janvier 2022. Ont été considérés comme cas possibles de réinfection l’ensemble des personnes ayant présenté au moins deux tests positifs enregistrés dans la base Sidep (quel que soit le type de test) effectués à 60 jours d’intervalle ou plus.

Les jeunes adultes et les professionnels de santé davantage concernés

Au total, 416 995 réinfections possibles ont été dénombrées sur la période étudiée, ce qui représente 2,8 % de l'ensemble des cas de Covid confirmés. Le phénomène était plus marqué chez les jeunes adultes (les 18-40 ans représentant 52 % des cas recensés) et les professionnels de santé. Une tendance qui pourrait être liée à la surexposition de ces populations au SARS-CoV-2 par rapport à la population générale.

Autre constat : « une très grande majorité des cas possibles de réinfections rapportés sont survenus au cours de la cinquième vague de Covid-19 », souligne Santé publique France, qui en a comptabilisé 384 375 depuis début décembre 2021.

Effet Omicron

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette observation. « Tout d’abord, le fait que nous ne puissions pas identifier les réinfections survenues suite à un premier épisode en 2020 contribue certainement à une sous-estimation de la fréquence des cas possibles de réinfection sur la totalité de la période d’étude, ainsi qu’à l’augmentation de leur fréquence au cours du temps », analyse l’agence. Par ailleurs, « il semble vraisemblable que l’atténuation de la réponse immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale survenue au sein de la population française au cours de la période d’étude ait pu également jouer un rôle ».

Mais surtout, « au vu des connaissances disponibles sur ce variant, il est également très probable que ce phénomène soit en grande partie dû à l’impact du variant Omicron en termes de transmissibilité accrue et d’échappement immunitaire ». De fait, sur l’ensemble de la période étudiée, 79 % des cas possibles de réinfection pour lesquels un résultat de criblage était disponible et interprétable avaient un résultat évocateur d’Omicron. Et à partir de fin 2021 (semaine 51) , « la très grande majorité des réinfections possibles étaient suspectées d’être dues au variant Omicron », indique SPF.


Source : lequotidiendumedecin.fr