À quelques heures d'une nouvelle allocution télévisée d'Emmanuel Macron, qui devait annoncer mardi soir l’assouplissement de certaines dispositions mises en place depuis la fin octobre et la remise sous cloche du pays, France Assos Santé a publié une tribune enjoignant les pouvoirs publics à mettre en œuvre plusieurs mesures pour éviter un troisième confinement.
Dans cette tribune publiée en ligne par le journal Le Parisien ce mardi, les signataires (parmi lesquels figurent le Pr Axel Khan, président de la Ligue contre le cancer, et la généraliste parisienne Maddy Denantes) interpellent le Conseil de défense, l'instance gouvernementale amenée à prendre les décisions pour lutter contre l'épidémie, qui se réunissait le même jour.
Les associations et les professionnels de santé plaident pour isoler davantage et de façon mieux organisée les personnes positives au Covid-19 et leurs cas-contacts pour éviter un nouveau confinement à l'avenir. « Mieux vaut une restriction stricte individuelle des déplacements et des contacts, assortie d'une bonne protection de quelques jours, dans un cadre sécurisé, adapté et accepté, qu'un nouveau confinement généralisé et long de toute une population face à des risques collectifs élevés », estiment-ils.
Un accompagnement des patients Covid + suggéré
Outre « la mise en place d'une restriction complète de déplacement et de visite » pour les personnes positives et leurs cas-contacts, « sous contrôle et réduite au temps de la contagiosité avec isolement en conditions adaptées », les signataires réclament également le « développement des tests de dépistage antigéniques à grande échelle ».
Patients et médecins suggèrent de mettre en place un système « d'accompagnement et de soutien des sujets testés positif » prévoyant notamment « le maintien des ressources matérielles (salaires ou rémunérations), l'obligation de fournir un lieu de résidence confortable, un lien permanent avec un accompagnateur ». Enfin, les signataires souhaitent un déploiement plus large de l'application Tousanticovid.
« La compréhension, la lisibilité et l'appropriation des mesures actuelles restent particulièrement faibles », concluent les signataires, selon qui « un important effort d'information et de pédagogie est indispensable ».
Début novembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait estimé que l'instauration de mesures de contrôle des personnes testées positives au Covid-19, afin qu'elles soient « mises à l'abri » pour ne pas propager le virus, « [justifiait] un débat démocratique ». Le ministre avait toutefois souligné que cela « [n'avait] jamais été fait dans l'histoire de notre pays, y compris pour des maladies très infectieuses comme la tuberculose » et observé que « les pays qui [avaient] mis en place des mesures de sanction à l'égard de ceux qui ne respectaient pas l'isolement quand ils étaient malades [faisaient] face à la même vague que nous ». Vendredi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, confiait quant à lui que la piste « était sur la table ».
(Avec AFP)
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