Face à « une reprise de circulation active du SARS-COV2, un franchissement de seuil épidémique de la grippe et une épidémie intense et précoce de bronchiolite, ainsi qu'en prévision des prochaines fêtes de fin d’année, source d'importants brassages intergénérationnels », le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) émet de nouvelles préconisations.
Dans un avis rendu public ce 19 décembre, l’instance revient notamment sur la question du port du masque. Appelant à renforcer les mesures barrières, le Covars observe le « très faible niveau du port du masque dans les transports en commun et autres lieux clos » et précise que « le bénéfice » d'un port généralisé dans de tels lieux « porterait sur les trois épidémies en cours ».
Obligation du port du masque, le pour et le contre
Pour autant, les experts ne tranchent pas clairement pour ou contre l'obligation, mais listent les arguments qui plaident dans un sens ou dans l’autre.
En faveur de la manière forte le Covars évoque notamment : « un effet rapide sur le respect du port du masque » ; « la faible efficacité des messages de recommandation (…) malgré des appels récents notamment de personnalités politiques » ; « la nécessité d’une forte proportion de personnes portant le masque dans des lieux de promiscuité, afin de garantir une protection optimale et l’inclusion des personnes les plus vulnérables dans l’espace public » ; « le lien entre la suppression de l’obligation du port du masque dans les espaces clos et un moindre respect des gestes barrières dont le port du masque (étude Coviprev, vague 35) » ; ou encore « l’induction par l’obligation "d’une nouvelle norme" permettant à tous ceux qui souhaitent porter le masque de le faire sans stigmatisation ».
A contrario, le comité retient en défaveur de l’obligation son impact citoyen avec « une perception de la limitation des libertés individuelles » et « la nécessité de définir précisément les lieux de cette obligation, ce qui est compliqué par la diversité des contextes épidémiques et de saturation hospitalière ».
Par ailleurs, alors que « nous entrons maintenant dans une nouvelle histoire des maladies infectieuses où il aura chaque année une triple épidémie hivernale qui nécessitera les mêmes gestes barrières, il est un petit peu difficile d’envisager le recours à l’obligation chaque année » a souligné le Pr Brigitte Autran, présidente du Covars, lors d’un point presse. Mieux vaudrait donc privilégier « une recherche active de l’adhésion des individus et des communautés au port du masque à chaque reprise épidémique, notamment par un effort d’information spécifique de la part des autorités ».
Obligation ou pas, le comité préconise de « renforcer l'accessibilité/la mise à disposition à titre gratuit des masques dans tous les lieux où ils sont nécessaires » et d'en « limiter le coût et d'en assurer la distribution à toutes les personnes souhaitant y avoir recours ».
Sur ce point de la gratuité, le ministre de la Santé « s’est montré intéressé » a rapporté le Pr Brigitte Autran. A contrario, concernant l'obligation « le ministre et le corps exécutif ont pris la décision de ne pas rendre le masque obligatoire ».
Malgré un rebond, la vaccination anti-Covid encore insuffisante
Pour la vaccination, le Covars appelle à l « intensifier » contre le Covid et la grippe, avec « une communication incitative et transparente destinée à la population générale », et « un renforcement de la communication destinée aux soignants sur les bénéfices et les limites des rappels vaccinaux », des actions fortes et rapides vers certaines populations, ou encore la réouverture de centres spécifiques.
Si elle a rebondi ces dernières semaines, la vaccination automnale anti-Covid reste à la traîne, avec presque 40% des 60-79 ans mais seulement 16 % à 17% des plus de 80 ans protégés.
Or, plusieurs données récentes « confirment le bénéfice des 2e et 3e rappels en vie réelle contre les formes symptomatiques et sévères de COVID-19 », souligne l'avis.
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