Pandémie

La vaccination des enfants, des débuts poussifs

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Publié le 13/01/2022

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

À la date du 9 janvier, 115 000 enfants de la classe d'âge 5-11ans avaient reçu une première injection, soit 2 %, a indiqué le ministère de la Santé. « La campagne commence doucement », a reconnu Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. Pourtant, le nombre de lieux où la vaccination des enfants est possible, a été élargi de 100 à 350 centres entre décembre et la première semaine de janvier, pour passer à 505 centres cette semaine. Apparemment la logistique n'est pas encore complètement aboutie. Les médecins libéraux qui peuvent vacciner ne disposent pas toujours des doses en temps et en heure. De plus, les créneaux ouverts pour les enfants ne sont pas en nombre suffisant (5 800 cette semaine). Le ministère compte en ouvrir 27 000 d'ici à la fin du mois de janvier et 50 000 d'ici à la fin février. Autre obstacle, peu de parents souhaitent faire vacciner leurs enfants. Selon un sondage réalisé par l'Inserm avant Noël (avant l'avis de la HAS en faveur de la vaccination des enfants), seuls deux tiers des parents d'enfants âgés de 5 à 11 ans y sont favorables. À prendre en compte également dans la série des freins, l'avis du Conseil d'État demandant l'autorisation des deux parents pour vacciner leurs enfants. Selon l'infectiologue Benjamin Davido, il est sans doute déjà « trop tard de démarrer une telle campagne en plein pic épidémique, avec un vaccin prévu pour une autre souche du virus. Cela ne va certainement pas permettre d'infléchir la courbe. » Seule une augmentation des hospitalisations des enfants ou un prolongement de la vague épidémique seraient en mesure d'intensifier cette campagne, conclut l'infectiologue. Mi-décembre, 119 enfants de moins de dix ans étaient hospitalisés en raison de la Covid, dont 27 en unité de soins critiques. Les moins de 10 ans ne représentaient alors que 0,8 % du total des hospitalisations à cause du virus, même si leur classe d'âge accusait l'augmentation la plus importante dans la population française.


Source : lequotidiendumedecin.fr