Un signal infectieux inhabituel a récemment été détecté chez des enfants de moins de 15 ans. En effet, en ce début d’année 2022, Santé publique France a noté une augmentation du nombre d’infections graves à Escherichia coli (E. coli) et plus précisément du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Soit une maladie due à la bactérie qui « se manifeste par de la diarrhée souvent accompagnée de sang, des douleurs abdominales et parfois de vomissements qui peuvent évoluer, après une semaine environ vers une forme sévère de l’infection », rappelle l’agence.
13 cas rapprochés dans le temps, dont un mortel
En fait, cette recrudescence des cas de SHU aurait été repérée début février. Et ce, avec 13 cas enregistrés en une vingtaine de jours seulement, entre le 18 janvier et le 11 février. Comme le suggère un communiqué commun de Santé publique France et de la Direction générale de la Santé (DGS), ces cas rapprochés frapperaient par ailleurs par leurs « caractéristiques similaires », décrites chez des enfants de 8 ans en moyenne vivant dans 5 régions métropolitaines (Nouvelle Aquitaine, Hauts de France, Île de France, Bretagne, Pays de la Loire) mais aussi par leur gravité. « Un enfant est décédé », déplore Santé publique France.
Au total, le nombre de cas déclarés depuis le début de l’année semble singulièrement élevé. De fait, plus de 30 cas de SHU auraient d’ores et déjà été signalés en 2022, alors que seule une centaine de cas (jusqu'à 165) sont habituellement déclarés en un an.
Retrouver une éventuelle origine commune
Dans ce contexte, une enquête a été lancée. Ce que recherche Santé publique France – « en lien avec le Centre national de référence (CNR) Escherichia coli, la Direction générale de l’Alimentation, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, en coordination avec la Direction générale de la Santé » – : un potentiel lien entre ces évènements infectieux. Autrement dit « une éventuelle source de contamination commune ».
Pour ce faire, deux types d’investigations sont prévus. Les autorités sanitaires mènent d’abord des études épidémiologiques « consistant à enquêter auprès des parents sur les expositions à risque de leurs enfants pour ce type d’infection, en particulier les aliments consommés, et le cas échéant, à tracer l’origine de ces aliments ». Car le SHU s'avère le plus souvent d'origine alimentaire, rappelle Santé publique France. Sont également organisées des recherches d’ordre microbiologique, visant à confirmer (ou au contraire à infirmer) un lien entre les souches bactériennes ayant infecté chaque enfant.
Des aliments crus contaminés potentiellement incriminés
À l’heure actuelle, les recherches épidémiologiques exploreraient toutes les causes possibles d’infection. « À ce stade, l’investigation épidémiologique n’exclut aucune piste », souligne Santé publique France. Cependant, l’agence cite en particulier trois voies et sources possibles d’infection : la consommation d’aliments crus ou peu cuits contaminés, une contamination orofécale après contact avec une personne malade, et enfin « la contamination par les mains souillées portées à la bouche, après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ».
En attendant les conclusions de l’enquête, les autorités sanitaires rappellent les règles de prévention, soulignant que « deux catégories d’aliments sont particulièrement sensibles : les viandes hachées et les produits à base de lait cru ». Autre type de produit risqué : l’eau non traitée. « Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) », insiste Santé publique France.
Au-delà de ces dispositions spécifiques, l'agence rappelle des précautions générales contre les toxi-infections alimentaires. Pour éviter une contamination par tout produit cru contaminé, elle souligne la nécessité de « conserver séparément » les aliments crus et les aliments cuits, et de « laver soigneusement » les végétaux destinés à une consommation sans cuisson ainsi que les ustensiles et surfaces de cuisine ayant été en contact avec des aliments crus. L’agence insiste aussi sur le lavage des mains (qui « doit être systématique avant la préparation des repas ») et la conservation adéquate des restes alimentaires (qui « doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés et consommés rapidement »).
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