Treize pour cent des patients vivant avec le VIH ignorent toujours leur statut sérologique. 28 % de ceux étant diagnostiqués le sont à un stade trop avancé. Bref, des marges de manoeuvre sont à réaliser si l'on veut atteindre l'extinction de l'épidémie du Sida en 2030. La Journée mondiale de lutte contre le Sida du 1er décembre a été l'occasion pour l'exécutif de relancer une deuxième feuille de route santé sexuelle (2021-2024) après la première initiée en 2017. Quelle est la situation sur le terrain ? « Nous avons constaté en 2020 [avec l'épidémie] un arrêt brutal de la demande du public, mais aussi des services en matière de santé sexuelle et reproductive. Depuis lors, la montée n'est que partielle et plus lente que ce que nous escomptions », explique le ministère de la Santé. Les comportements ont été modifiés pour tout ce qui concerne l'accès au dépistage, mais aussi pour la Prep et pour l'ensemble de la santé sexuelle. C'est pourquoi le message du ministère de la Santé est très (pro)actif : « Il va nous falloir remonter la pente. Le VIH sera une infection traceur extrêmement importante à observer et à surveiller. »
Dépistage gratuit et sans ordo en laboratoire
Au-delà de ce message volontariste, quelle mesures concrètes retrouve-t-on dans la feuille de route mise en avant par le ministère ? Première d'entre elles, la généralisation du dépistage gratuit en laboratoires sans ordonnance. Ensuite, des moyens de prévention (Prep et TPE) seront expérimentées sur le territoire, avec par exemple la prescription par les généralistes de la Prep. Un autre dispositif permettra de mieux accompagner les professionels des maisons des adolescents afin de faire plus le lien entre les sujets de santé sexuelle et de santé mentale. Enfin, « il ne faut pas baisser la garde et renforcer le libre choix des femmes », indique-t-on au ministère qui souhaite continuer à favoriser l'accès aux différentes méthodes de contraception avec l'extension de la contraception gratuite jusqu'à 25 ans et la poursuite des expérimentations sur l'IVG instrumentale réalisée par les sages-femmes. Les territoires des outre-mer seront ciblés en particulier pour adapter l'offre par rapport aux besoins de façon très concrète.
Santé sexuelle, un sujet de formation à développer
Un comité de pilotage de la feuille de route est présidé par le Pr François Dabis. L'année 2021 a permis de réaliser un bilan de la feuille de route précédente afin de définir les modalités de la seconde feuille de route. Quels succès sont à répertorier dans cette synthèse ? Le service sanitaire inclut la santé sexuelle parmi les options possibles pour les étudiants. Elle est également choisie dans les programmes de DPC par les médecins.
Clause de conscience des médecins pour l'IVG
En attendant, certains sujets comme la prolongation de l'IVG de 12 à 14 semaines font toujours polémique parmi les députés qui ont finalement validé la proposition de loi. Les députés ont aussi supprimé le délai de 48 heures entre l’entretien psycho-social et le recueil du consentement à une IVG. Les députés ont également supprimé le délai de 48 heures entre l'entretien psycho-social et le recueil du consentement à une IVG, une disposition qui a provoqué de nouveaux affrontements. Enfin, l'Assemblée nationale a refusé de supprimer la clause de conscience spécifique permettant à des médecins de refuser de pratiquer un avortement, pourtant une des dispositions-phare d'une proposition de loi visant à renforcer le droit à l'IVG. Cette suppression de la clause spécifique à l'IVG s'est heurtée à un tir de barrage à droite, mais aussi à des réserves du ministre de la Santé Olivier Véran.
Accéder à la feuille de route ici dans le détail
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