Les associations de patients souffrant de maladie chronique s'inquiètent pour la continuité des soins des Français. Après plusieurs semaines où les malades se sont beaucoup moins rendus dans les cabinets à cause du confinement, la Fédération française des diabétiques, et d'autres associations d'usagers*, ont souhaité savoir si depuis la levée du confinement, il y a un mois, les patients les plus lourds se rendaient à nouveau chez leur médecin.
Avec l'aide de l'institut de sondage Chronic Panel - B3TSI, qui a interrogé un panel représentatif de 2 400 patients souffrant de maladie chronique du 29 mai au 8 juin, les représentants des usagers constatent que nombreux sont ceux qui n'ont pas encore repris rendez-vous avec leur médecin. Seuls 59 % des répondants affirment avoir reconsulté un médecin généraliste, spécialiste ou un professionnel paramédical pour des soins courants depuis le 11 mai. Ce pourcentage tombe encore plus bas pour les soins en médecine générale : six patients chroniques sur dix n'ont pas repris rendez-vous avec leur médecin traitant depuis le déconfinement.
Les raisons invoquées pour ne pas s'être déplacé chez le médecin depuis le 11 mai sont diverses. 36 % font valoir une crainte de surcharge de travail pour le médecin, 35 % ont peur de favoriser la propagation du virus, 19 % n'ont pas réussi à obtenir de rendez-vous et 18 % avaient peur de contracter le virus au cabinet.
Sentiment d'une santé qui s'est dégradée
La part de patients qui n'a pas réalisé un contrôle ou un examen médical depuis le déconfinement est aussi importante : Seuls 23 % ont réalisé un examen de biologie, 11 % une radio, 9 % un examen d'ophtalmologie et 5 % un examen de cardiologie. Les patients se sont toutefois rendus en nombre à la pharmacie depuis le début de l'épidémie (87 %) pour des renouvellements ou pour faire des stocks de médicaments en vue du confinement. Bonne nouvelle, ils ne sont qu'1 % à affirmer avoir arrêté certains médicaments.
Ainsi, un quart des interrogés estime avoir eu un moins bon suivi médical depuis le début de l'épidémie et la même proportion ressent que sa santé s'est dégradée ces derniers mois. 20 % affirment se sentir moins bien physiquement et 32 % moins bien psychologiquement. Enfin, 29 % des répondants au sondage affirment qu'ils sont restés confinés en raison de leur état de santé. Cette tendance est particulièrement observée chez les patients les plus jeunes ayant une pathologie chronique : 49 % des 18-29 ans et 38 % des 30-44 ans ont poursuivi le confinement, contre seulement 21 % chez les 60 ans et plus.
*Collectif national des associations d'obèses (CNAO), Fondation de recherche sur l'hypertension artérielle, Alliance du cœur et Société française de santé digitale.
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