Trois ans après le début de l’épidémie, le « vaccin français » fait enfin son entrée dans la stratégie vaccinale anti-Covid nationale. Le 8 décembre, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est en effet prononcée pour l’utilisation en rappel du vaccin VidPrevtyn Beta de Sanofi/GSK, en alternative aux vaccins bivalents à ARNm.
Seconde intention
VidPrevtyn Beta est un vaccin protéique adjuvanté, basé sur la protéine spike. Selon la HAS, les données disponibles montrent qu’il induit, avec un bon niveau de tolérance, une réponse immunitaire importante vis-à-vis des variants qui circulent actuellement, avec notamment une forte production d’anticorps neutralisants contre Omicron BA.4 et BA.5.
« Néanmoins on manque encore de données cliniques pour le recommander en première intention, au même niveau que les vaccins à ARNm bivalents », a précisé le Pr Élisabeth Bouvet (présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS) lors d’une conférence de presse. Pour sauter le pas, la HAS est en attente « d’éléments supplémentaires confirmant les premières données qui suggèrent une efficacité au moins équivalente à celles des vaccins actuellement recommandés contre le variant Omicron BA.4/BA.5».
Autre vaccin protéique recombinant, le Nuvaxovid de Novavax (déjà disponible en France pour la primovacccination) bénéficie depuis septembre d’une extension d’AMM pour la vaccination de rappel chez l’adulte. Il vient également d’obtenir l’aval de la HAS pour son utilisation en France, dans cette indication, chez des sujets primovaccinés avec le même vaccin (rappel homologue) ou un autre produit (rappel hétérologue), et ne souhaitant ou ne pouvant plus recevoir de vaccin à ARNm.
Mobilisation tous azimuts
Cet élargissement de l’arsenal vaccinal intervient alors que face à la reprise épidémique, les autorités sanitaires se mobilisent tous azimuts pour encourager la vaccination anti-Covid. « Le rappel c’est maintenant », a martelé le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, lors de la conférence de presse, tandis qu’au début du mois François Braun lançait un « appel solennel à la vaccination ».
Pour mémoire, l’administration d’une dose additionnelle est recommandée (quel que soit le nombre d'injections déjà réalisées précédemment) trois mois après le dernier rappel pour les plus de 80 ans et les immunodéprimés, et six mois après pour tous les autres publics cibles : personnes de plus de 60 ans, sujets de moins de 60 ans présentant des comorbidités, femmes enceintes, ainsi que pour leur entourage. Dans tous les cas, si une personne a été infectée par le SARS-CoV-2, le rappel doit être fait au minimum trois mois après l’infection.
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