Quelle est l’influence de l’indice de masse corporelle (IMC) sur le métabolisme lié à la vitamine D et sur les effets de la supplémentation ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre des chercheurs en s'appuyant sur l’étude randomisée VITAL (Vitamin D and Omega-3 Trial) dont les résultats ont été publiés dans le Jama Network du 17 janvier. Au départ, VITAL est un essai randomisé, en double aveugle versus placebo, conduit pour la prévention primaire du cancer et des maladies cardiovasculaires. En préambule de leur article, les auteurs indiquent qu'au-delà des effets bien connus de la vitamine D d'un point de vue osseux, des arguments épidémiologiques suggèrent que les niveaux de 25-hydroxyvitamine D (25-OHD) dans l'organisme pourraient influencer l'incidence et la progression de cancers et de maladies cardio-vasculaires. Cependant, des travaux ont indiqué que les effets de cette supplémentation en vitamine D, seraient moins efficaces vis-à-vis du cancer, du diabète ou d’autres affections chez des populations avec un IMC élevé.
Un suivi durant deux ans des biomarqueurs relatifs à la vitamine D
Dans cette étude de cohorte du Jama, conduite aux États-Unis, 16 515 participants d’âge moyen 67,7 ans ont été inclus (dont 50,7 % de femmes). Des analyses biologiques de suivi sur une période de deux ans, ont été effectuées chez 2 742 d’entre eux. Les chercheurs ont analysé les effets d'une supplémentation randomisée en vitamine D (cholécalciférol), à raison de 2 000 UI/j, vs placebo, en mesurant différents biomarqueurs sériques : la 25-hydroxyvitamine D totale (25-OHD), la 25-OHD3, la vitamine D libre (FVD), la vitamine D biodisponible (BioD), la protéine de liaison à la vitamine D (VDBP), l'albumine, l'hormone parathyroïdienne (PTH) et le calcium.
Un taux de vitamine D bas avec une IMC élevée
Premier résultat important : avant d'analyser les effets d'une supplémentation en vitamine D, des dosages de 25-OHD ont été réalisés. Il apparaît que les taux sériques de 25-OHD diffèrent en fonction du poids (IMC). Ainsi, chez les individus en insuffisance pondérale ou avec un poids normal, ce taux était en moyenne de 32,3 ng/mL ; il était de 30,5 ng/mL en cas de surpoids ; et de 29,0 ng/mL à 28,0 ng/mL selon l’importance de l’obésité. Par ailleurs, les taux de 25-OHD3, de FVD, BioD, VDBP, d'albumine et de calcium étaient d’autant plus bas que les IMC étaient élevés. Les résultats étaient inverses concernant les taux de PTH.
Les effets de la supplémentation varient selon l'IMC
L'autre résultat important de ce travail concerne les effets de la supplémentation. Par rapport au placebo, la supplémentation en vitamine D a été associée à une augmentation des niveaux de 25-OHD, 25-OHD3, FVD et BioD à 2 ans de suivi. Cependant ces augmentations étaient significativement plus faibles chez les personnes avec des IMC élevées.
En conclusion, les auteurs de ce travail indiquent que « la supplémentation en vitamine D a augmenté des biomarqueurs sériques liés à la vitamine D, avec une réponse moindre chez les participants en surpoids ou obèses ».
Ils ajoutent que cette étude suggère que « le statut de l'indice de masse corporelle a modifié les résultats de la supplémentation. Cela pourrait en partie expliquer les effets diminués de cette supplémentation sur la santé des personnes avec un IMC élevé ».
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