Les recherches sur les stratégies d’éradication fonctionnelle du virus chez les patients dits contrôleurs naturels ou post-thérapeutiques du virus représentent une voie de recherche très prometteuse. Le virus est encore présent, mais le système immunitaire réussit à le maîtriser. Et les nouveaux traitements ciblés, comme en cancérologie, permettent d’espérer une éradication véritable du virus et pas seulement fonctionnelle.
Des outils techniques suffisants
« En réalité, nous disposons à ce jour des outils techniques suffisants pour faire reculer l’épidémie. Les prochaines étapes seront moins scientifiques que comportementales », précise le Pr Rozenbaum. Le recul de l’épidémie passera forcément par la lutte contre les discriminations, la banalisation du dépistage et la mise au traitement des précoce des personnes infectées. » Tout l’enjeu est de rompre les chaînes de transmission. Par une meilleure stratégie de dépistage d’abord. Il y a dans le monde 34 millions de personnes séropositives mais seules 15 millions de personnes le savent. En France, l’épidémie silencieuse concerne entre 25 et 30 000 personnes ! Selon le Pr Delfraissy, « le ciblage prioritaire des messages de prévention sur les populations qui prennent le plus de risques de contamination, à savoir une partie de la population gay et les migrants est une nécessité indiscutable?». Le développement des stratégies de prévention combinée serait une étape indispensable pour faire reculer l’épidémie, à savoir la combinaison du préservatif, l’utilisation précoce des antirétroviraux chez les personnes dépistées positives mais aussi chez les personnes séronégatives mais à risque de devenir positives (PREP).
Et si toutes les tentatives de découverte d’un vaccin ont été vouées à l’échec, « ne croyons surtout pas qu’en trouvant un vaccin ou un traitement curateur, on aura éradiqué la maladie , tempère le Pr Rozenbaum. Nous disposons aujourd’hui d’un vaccin contre l’hépatite B ou contre la rougeole, et pour autant tout le monde ne se vaccine pas et on voit revenir des épidémies. » C’est donc un combat scientifique mais surtout politique et sociétal que les trois experts recommandent de mener.
Ne pas relâcher les efforts
Le Pr Michel Kazatchkine redoute un relâchement des efforts lié à la crise économique, à une certaine démobilisation de la classe politique et de l’opinion publique mondiale. Il rappelle que « si 66 % des malades accèdent au traitement dans le monde, là où les besoins sont désormais les plus forts, à savoir l’Asie, l’Europe Centrale et de l’Est, seuls 20 % des malades sont traités. Et partout dans le monde,
les migrants, les toxicomanes, les travailleurs du sexe, ou les prisonniers sont les oubliés des prises en charge ».
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